Les 19 et 20 décembre 1985 se produisait un événement qui, intéressa vivement les médias. Il va de soi que je ne saurais émettre la moindre protestation quant à ce qu'un événement aussi retentissant que celui-là fasse l'attention de ceux et celles dont l'activité professionnelle - donc aussi consciencieuse que principale -, consiste justement à relater les faits et gestes qui se déroulent ici ou là. Pour mémoire, je vous rappelle qu'il s'agit de l'action menée par messieurs Abdelkrim Khalki, Patrick Thiolet, et moi-même, contre la cour d'assise de la Loire-Atlantique, à Nantes. Simplement je ne crois pas que la relation d'un événement doive se cantonner aux seuls instants où il occupe une place, politique ou sociale, mais que, par définition, il ne saurait s'arrêter à celui même où les caméras s'éteignent, ou à celui où le chroniqueur repose son stylo. Il se prolonge, hélas, d'une manière bien moins spectaculaire, mais tout aussi dramatique. C'est ainsi que mon ami, monsieur Abdelkrim Khalki, est aujourd'hui, et depuis quelque temps déjà, comme je le fus moi-même auparavant, l'objet de la rancune tenace de quelques petits juges, de technocrates ministériels, et tous les prétextes sont bons pour que la loi(vous savez ? La loi...) ne s'applique pas à la situation qui est la sienne ; que toutes les manœuvres dilatoires relatives à sa remise en liberté, entre autres choses par une expulsion sous conditions en direction du Maroc, qu'il réclame à cor et à cri, à laquelle la loi lui donne droit, sont employées à chaque échéance, que l'on se fait un plaisir de lui supprimer des réductions de peine, pourtant systématiques pour tout un chacun, et même, que l'on vient tout bonnement de lui octroyer une prolongation de trois mois, ce qui me mène à l'exécution d'une peine de 22 ans et six mois, quand le maximum légal est plafonné à 20 ans. Georges Courtois
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