Extrait :
Extrait de l'introduction
POURQUOI JARDINER AUTREMENT ?
Les jardins jouent un rôle important sur l'environnement
L'actualité de ces dernières années a permis une prise de conscience des problèmes écologiques. Au premier rang de ceux-ci, on pense bien sûr au changement climatique.
Mais plus perceptible encore a été la question de la mauvaise qualité des cours d'eau, en Bretagne par exemple. Chargés en résidus de pesticides et en nitrates, ils posent problème localement. Une telle situation peut aussi contribuer à des effets plus globaux et, surtout, à des distances très éloignées de nous. Car si les petits cours d'eau font les grandes rivières, les fleuves formés par celles-ci rejoignent la mer. Des zones maritimes non habitées par l'homme, comme la Baltique, sont soumises à de fortes pollutions. Au final, les poissons concentrent cette nuisance, à des seuils toxiques. D'ailleurs, dans un avis du 3 juin 2013, l'Agence nationale de sécurité sanitaire de l'alimentation, de l'environnement et du travail (Anses) recommande de ne pas consommer plus de deux portions de poisson par semaine.
Une prise de conscience chez les jardiniers
Au sein de l'Europe, la France occupe le premier rang des pays consommateurs de pesticides (produits phytosanitaires). Si l'essentiel va à l'agriculture, les jardins consomment un peu plus de 3 % du total, soit environ 1 600 tonnes de pesticides par an. Il serait donc erroné de croire que les problèmes de pesticides ou d'impact sur le paysage sont du seul ressort des agriculteurs. Les jardiniers ont un rôle à jouer ! Ils sont et vont être aidés en cela par le Parlement français, qui a approuvé, jeudi 23 janvier 2014, une loi écologiste interdisant les produits phytosanitaires (insecticides, herbicides, fongicides, etc.) dans les espaces verts publics à partir de 2020 et dans les jardins particuliers à compter de 2022.
Par ailleurs, à partir du 1er janvier 2022, la commercialisation et la détention de produits phytosanitaires à usage non professionnel seront interdites. Cette disposition vise les 90 % de Français qui possèdent un espace de jardinage lié à l'habitat principal et les 17 millions de Français qui possèdent un jardin. Les communes n'ont pas attendu la loi pour bannir ou réduire les pesticides : 40 % d'entre elles ont déjà mis en oeuvre un plan «zéro phyto» : à Versailles (Yvelines), par exemple, les produits phytosanitaires ont été intégralement remplacés par des désherbeurs thermiques ainsi que par les classiques débroussailleuses et binettes. Ce sont ainsi 130000 litres de produits chimiques qui ne sont plus déversés chaque année dans la nappe phréatique, selon la mairie, qui assure économiser 25 500 euros par an. En dix ans, les produits chimiques ont également été réduits de 95 % à Nantes et de 90 % à Rennes.
Les comportements évoluent donc dans le bon sens. Cette tendance se reconnaît aussi dans l'effort que les fabricants de produits de traitement, en attendant 2022, accordent à la recherche de nouvelles formulations, moins dangereuses pour l'environnement et l'utilisateur. Dosages moins concentrés, conditionnements adaptés aux petits jardins : les produits gagnent en fiabilité. Mais surtout, on assiste au développement de gammes de préparations naturelles plus étendues.
Changements climatiques au jardin : quelques indices
Ce changement de longue haleine ne se traduit pas par des phénomènes brutaux, mais plutôt par des tendances. Quiconque aurait pris soin de noter par exemple la date de floraison d'une plante donnée, sur plusieurs dizaines d'années, aurait remarqué que celle-ci s'était décalée au fil du temps. Ceci a d'ailleurs conduit à la création de l'observatoire des saisons, auquel tout jardinier peut apporter sa contribution (www.obs-saisons.fr). Quant aux épisodes de sécheresse, ils ont tendance à se multiplier.
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