Présentation de l'éditeur :
Ce livre est le premier recueil d’aphorismes de Karl Kraus (1874-1936). Paru en 1909, ce volume (suivi de deux autres en 1912 et 1918) rassemble des aphorismes parus dans son journal, Die Fackel, dont il était le seul rédacteur et dont les numéros oscillaient entre 4 et 350 feuillets, selon l’importance de l’actualité.
Partant de la femme, de la différence entre l’homme et la femme, ce recueil se conclut par un retour sur l’enfance. Entre les deux il y a toute la panoplie du monde : la morale, l’érotisme, le christianisme, la presse, le théâtre, la politique, la bêtise, etc. La succession des thèmes y est autant désinvolte que réfléchie. Il ne s’agit pas en effet d’un recueil disparate, une simple succession de bons mots mais d’un véritable traité : à la fois système du monde et sa déconstruction.
Kraus révèle ici en raccourci tout le chatoiement de sa pensée : il est irritant et enthousiasmant, réactionnaire et progressiste, injuste et pertinent. Impertinent toujours !
Contrairement à ce que laisserait penser son titre, qui induit une pensée ramassée en quelques mots, on trouve dans Aphorismes des réflexions qui font parfois plus d’une page, comme si Kraus se moquait lui-même du cadre qu’il se donnait : « Un aphorisme n’a pas besoin d’être vrai, mais il doit dépasser la vérité. » Ou encore : « L’aphorisme ne recouvre jamais la vérité ; il est soit une demi-vérité, soit une vérité et demie. » On sent là une pensée en gestion, résolue à ne pas se fixer sur une vérité unique mais cherchant l’équilibre du monde dans l’oscillation perpétuelle des choses.
Biographie de l'auteur :
Karl Kraus (1874-1936) débuta à Vienne comme journaliste. En 1899, il fonda la revue Die Fackel (Le Flambeau), dont il devient très rapidement l'unique rédacteur. Il en assure la publication jusqu'à sa mort. Cette gigantesque entreprise littéraire de démolition eut une influence considérable sur des auteurs tels que Elias Canetti, Walter Benjamin, ou Robert Musil. Artistes, journalistes, politique, morale, bêtise, Kraus n'épargne rien ni personne : " Ce qui importe n'est pas ce que nous apportons, mais ce que nous mettons à mort ".
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