Présentation de l'éditeur :
L´amour du pouvoir, le pouvoir de l´amour, peut-être une seule et unique force, laquelle, reflétée par les millions de miroirs intérieurs d´une conscience infinie, enflamme et dévore les âmes les plus grandes d´un feu que le commun des mortels ne connait point. Depuis le moment où le vicomte de Barras lui présenta son ancienne maitresse, jusqu´à celui où il la confina dans le château de Navarre, près d´Evreux, Napoléon aima cette femme d´une grâce singulière, par dessus les entraves de l´infidélité, la jalousie, les absences et les raisons d´Etat, avec une passion sincère que le temps ne sut démentir. Il lui écrit d´abord en amant, puis en mari et finalement, après le divorce, en ami. Seulement la puissance, terrible, tourmenté, de la première aurait permis, à un homme de la fierté et la trempe de Bonaparte, d´en arriver a la tendresse et l´attachement de la dernière. À travers cette correspondance intime on voit celui qui est en train de mettre à genoux l´Europe entière, se mettre lui même à genoux devant Joséphine de Beauharnais, cette créole qui ne l´aimera guère mais qui aura une confiance sans bornes en ses capacités, pour lui parler ainsi : L´AMANT : Mon âme est triste ; mon cœur est esclave, et mon imagination m´effraie... Tu m´aimes moins ; tu seras consolée. Un jour, tu ne m´aimeras plus ; dis-le moi ; je saurai au moins mériter le malheur... Adieu, femme, tourment, bonheur, espérance et âme de ma vie, que j´aime, que je crains, qui m´inspire des sentiments tendres qui m´appellent à la Nature, et des mouvements impétueux aussi volcaniques que le tonnerre. Je ne te demande ni amour éternel, ni fidélité, mais seulement... vérité, franchise sans bornes. Le jour où tu diras « je t´aime moins » sera le dernier de ma vie. LE MARI : C´est aujourd´hui l´anniversaire d´Austerlitz. J´ai été à un bal de la ville. Il pleut. Je me porte bien. Je t´aime et te désire. Mes troupes sont à Varsovie. Il n´a pas encore fait froid. Toutes ces Polonaises sont Françaises ; mais il n´y a qu´une femme pour moi. La connaîtrais-tu ? Je te ferais son portrait ; mais il faudrait trop le flatter pour que tu te reconnusses ; cependant, à dire vrai, mon cœur n´aurait que de bonnes choses à en dire. Ces nuits-ci sont longues, tout seul. Tout à toi. L´AMI : Ne doute jamais de toute la vérité de mes sentiments pour toi ; ils dureront autant que moi ; tu serais fort injuste si tu en doutais.
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