Le narrateur mène une vie tranquille dans sa maison au bord de la Seine, en Normandie, lorsque d'étranges phénomènes commencent à se produire. C'est la carafe d'eau sur sa table de nuit qui est bue, des objets qui disparaissent ou se brisent, une fleur cueillie par une main invisible... Peu à peu, le narrateur acquiert la certitude qu'un être surnaturel et immatériel vit chez lui, se nourrit de ses provisions. Pire encore, cet être, qu'il baptise le Horla, a tout pouvoir sur lui, un pouvoir grandissant... S'il quitte sa maison, ce pouvoir disparaît ; mais bientôt, il ne peut plus sortir de chez lui, il est prisonnier. D'où vient cet esprit ? Du Horla ou de l'homme, l'un des deux doit périr.
Le Horla comme les contes fantastiques écrits par Maupassant à la fin de sa vie, alors qu'il sombrait dans la folie, joue délicieusement avec nos nerfs en traitant de thèmes très actuels comme l'angoisse, la hantise du suicide, la peur de l'invisible. --Céline Darner
Peut-être parce qu'il la constatait dans sa famille et la pressentait en lui, peut-être aussi parce que l'époque est celle des grands aliénistes, de Charcot en particulier dont (quelques années avant Freud) il suivit assidûment les leçons à la Salpêtrière, Maupassant est le premier écrivain du siècle dernier à avoir abordé de front le problème de la folie, non comme un délire romantique mais en termes de clinique et de peur. Le Horla, c'est l'Autre, notre frère nocturne, le Double qui s'insinue en nous, nous caresse, nous épie, donne à chacun de nos gestes leur versant négatif et pervers.Notre Double, notre frère, mais aussi notre rival : l'extraterrestre dont la prochaine venue signifiera la fin du règne de l'homme. Le conte de la folie s'achève ainsi en cauchemar parapsychique et en roman d'anticipation.