« Ceux qui fondèrent la république Française ne savaient pas ce qu’ils fondaient. C’étaient, pour la plupart, des hommes perdus de crimes, qui avaient ouï dire que, dans les républiques, les plus factieux étaient le plus en crédit. En fondant la république, ils nécessitèrent la terreur. Il fallait que l’État pérît, ou que le gouvernement devînt atroce. Ce fut la terreur qui consolida la république. Elle rétablit l’obéissance au-dedans et la discipline au-dehors. Elle passa des armées républicaines dans les armées ennemies. Elle gagna jusqu’aux souverains, et valut à la France des traités honorables avec la moitié de l’Europe. Les succès mêmes qui n’eurent lieu qu’après la terreur furent néanmoins l’effet de l’impression qu’elle avait produite. Elle détruisit les usages et les habitudes qui auraient lutté contre les institutions nouvelles. Pour ne pas suc¬comber à la violence des moyens employés contre elle par les ennemis, il en fallait d’aussi violents : il en fallait de plus violents pour les détruire. Conso¬lidée par la terreur, la république aujourd’hui est une excellente institu¬tion : il faut l’adopter. Rome fut de même fondée par des brigands, et cette Rome devint la maîtresse du monde. »
Benjamin Constant de Rebecque, né à Lausanne le 25 octobre 1767, mort à Paris le 8 décembre 1830, inhumé au cimetière du Père-Lachaise, est un romancier, homme politique, et intellectuel français d’origine vaudoise.
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