Présentation de l'éditeur :
Dans les premières éditions, ce discours servait d'introduction à trois traités scientifiques mettant en application cette méthode : La Dioptrique, Les Météores et La Géométrie. Pour Descartes, il s'agit « d'en dire assez pour faire juger que les nouvelles opinions, qui se verraient dans la Dioptrique et dans les Météores, n'étaient point conçues à la légère ». Toutefois, sa célébrité est devenue telle, qu'il est désormais souvent publié seul, comme un essai indépendant. Ce discours marque une rupture avec la tradition scolastique, jugée trop « spéculative » par Descartes, et se présente plutôt comme un plaidoyer pour une nouvelle fondation des sciences, sur des bases plus solides, et en faveur du progrès des techniques. Il a été rédigé directement en français, langue vulgaire, Descartes voulant par là s’opposer à la tradition scolastique (qui avait pour habitude d’écrire en latin) et s’adresser à un public plus large que les savants et les théologiens. Il souhaitait « être compris des femmes et des enfants ». Dans ce discours, Descartes expose son parcours intellectuel de façon rétrospective, depuis son regard critique porté sur les enseignements qu'il avait reçus à l'école, jusqu'à sa fondation d'une philosophie nouvelle quelques années plus tard. Il y propose aussi une méthode (composée de quatre règles) pour éviter l'erreur, et y développe une philosophie du doute, visant à reconstruire le savoir sur des fondements certains, en s'inspirant de la certitude exemplaire des mathématiques – la célèbre phrase « je pense donc je suis » (cogito, ergo sum), qui permet à Descartes de sortir du doute, lui servira à ce titre de premier principe. Par ailleurs, il y résume ses méditations sur l'âme et sur Dieu, dont il donnera une version beaucoup plus étendue dans les Méditations métaphysiques, quatre ans plus tard. Le Discours de la méthode est aussi l'occasion pour Descartes de présenter une morale provisoire, tenant en quelques maximes de conduite rendues nécessaires par la méthode elle-même, et de développer des considérations sur les animaux (théorie des « animaux-machines ») et sur le rôle du cœur dans la circulation du sang. Enfin, le traité présente des déclarations sur le rapport de l'homme à la nature, représentatives de la modernité, puisque Descartes y dit que les hommes doivent se « rendre comme maîtres et possesseurs de la nature », par le progrès des techniques, au premier plan desquelles il recommande d'améliorer la médecine.
Amazon.fr :
"Je pense, donc je suis" : relue dans son contexte, cette maxime familière rappelle la place prépondérante de la raison dans la connaissance, clef de voûte d'une méthode philosophique qui allait révolutionner toute la pensée. Car Descartes n'est pas seulement l'auteur d'une formule : il est aussi le chef de file du courant rationaliste, et surtout le père de ce qu'on prendra l'habitude de nommer la tradition philosophique française. Après le
Discours de la méthode, la philosophie changera de visage et, que l'on soit pour ou contre Descartes, il faudra compter avec lui.
Mais ce texte philosophique a aussi la particularité de révéler une écriture personnelle, qui se revendique comme telle : à l'heure où le latin est langue officielle de la pensée, Descartes choisit d'écrire en français, et de surcroît à la première personne, livrant, après Montaigne, l'un des premiers essais autobiographiques. Derrière celle du penseur, c'est donc la voix d'un auteur que nous sommes invités à entendre. --Karla Manuele
Les informations fournies dans la section « A propos du livre » peuvent faire référence à une autre édition de ce titre.