Présentation de l'éditeur :
Il y avait ici deux hommes qu’on pourrait appeler les Oreste et Pylade de Bourbonne. L’un se nommait Olivier, et l’autre Félix. Ils étaient nés le même jour, dans la même maison, et des deux soeurs ; ils avaient été nourris du même lait, car l’une des mères étant morte en couches, l’autre se chargea des deux enfants. Ils avaient été élevés ensemble, ils étaient toujours séparés des autres ; ils s’aimaient comme on existe, comme on vit, sans s’en douter ; ils le sentaient à tout moment, et ils ne se l’étaient peut-être jamais dit. Olivier avait une fois sauvé la vie à Félix, qui se piquait d’être grand nageur, et qui avait failli de se noyer. Ils ne s’en souvenaient ni l’un ni l’autre. Cent fois Félix avait tiré Olivier des aventures fâcheuses où son caractère impétueux l’avait engagé ; et jamais celui-ci n’avait songé à l’en remercier ; ils s’en retournaient ensemble à la maison, sans se parler, ou en parlant d’autre chose.
Quatrième de couverture :
Le conteur «parsèmera son récit de petites circonstances si liées à la chose, de traits si simples, si naturels, et toutefois si difficiles à imaginer que vous serez forcé de vous dire en vous-même : ma foi, cela est vrai, on n'invente pas ces choses-là». Diderot met en pratique la poétique qu'il énonce. D'un détail, il donne vie à deux contrebandiers, à des amants mal assortis, à une femme qui refuse les accomodements de la société. De ces personnages de son temps, il fait des héros dignes des tragédies antiques. Loin des bienséances et des règles classiques, ils incarnent l'Amitié, l'Amour, le Respect de soi. Quelques pages suffisent à Diderot pour donner l'illusion de la réalité et esquisser une poétique.
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