Extrait :
Le B.A.-BA de l'abc étrusque
La langue étrusque a fasciné très tôt les spécialistes pour la bonne et simple raison qu'elle n'avait aucun lien de parenté avec les autres langues du Bassin méditerranéen. Hérodote s'est même amusé à brouiller les pistes puisqu'il fait remonter leur origine jusqu'au fils du roi lydien, Tyrrhenos (d'où la mer Tyrrhénienne, il mare Tirreno, tire son nom). Mais on a beau s'appeler Hérodote et avoir «créé» l'histoire, on peut se tromper. Vers le milieu du XIXe siècle, un aristocrate croate acheta à un antiquaire d'Alexandrie une momie enrubannée dans son linceul. L'étoffe était maculée de sang par endroits mais sur toute sa longueur l'on pouvait distinctement repérer deux écritures. L'une de couleur rouge, l'autre de couleur noire. De récentes datations au carbone 14 ont révélé que la toile datait du IVe siècle avant notre ère. Les bandelettes de la momie de Zagreb, telles qu'on les appela par la suite, devinrent le seul document exploitable pour la compréhension de l'étrusque. Il détaille avec précision les rites funéraires ainsi que le panthéon des dieux étrusques à honorer. À part ce document exceptionnel, finalement bien maigre, seuls subsistent les statues, vases et autres objets qui portent une inscription «J'appartiens à untel» ou «J'ai été offert par». Sans possibilité de l'apparenter aux autres langues, la conclusion actuelle des spécialistes est que la langue serait tout bonnement autochtone. Comme le basque ou l'ibère, autres grains de beauté de l'histoire, elle aurait résisté pour des raisons économiques et sociales à la vague indo-européenne qui forgea un socle commun des langues du Vieux Continent.
Présentation de l'éditeur :
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