Extrait :
DEUX ÉLÉGANTS DE POMPÉI
- Hé ! Diomède ! Soupes-tu chez Glaucus ce soir ? Ainsi parlait un jeune homme de petite taille, vêtu d'une tunique dont les plis lâches et efféminés témoignaient de sa noblesse non moins que de sa fatuité.
- Hélas, non, mon cher Claudius : il ne m'a pas invité, répondit Diomède, homme de stature avantageuse et d'âge déjà mûr. Par Pollux, c'est un mauvais tour qu'il me joue : on dit ses soupers les meilleurs de Pompéi.
- Assurément, quoiqu'il n'y ait jamais assez de vin pour moi. Il prétend que le vin lui rend la tête lourde le lendemain matin.
- Il doit y avoir une autre raison à cette parcimonie, dit Diomède ; avec toutes ses extravagances, il n'est pas aussi riche qu'il feint de l'être.
- Raison de plus pour souper chez lui pendant que les sesterces durent encore. L'année prochaine, nous trouverons un autre Glaucus. Mais le jour baisse ; je vais aux bains, pas toi ?
- Je vais chez le questeur pour affaire d'État, et ensuite au temple d'Isis. ValeK
Claudius arriva à la voie Domitienne qui, encombrée de passants et de chars, déployait cette exubérance de vie et de mouvement qu'on rencontre encore de nos jours dans les rues de Naples.
- C'est toi, Claudius ! cria un jeune homme qui roulait dans un char magnifiquement décoré.
Il avait cette gracieuse silhouette dont la symétrie servait de modèle aux sculpteurs d'Athènes; son origine grecque se révélait dans ses cheveux dorés qui tombaient en boucles, ainsi que dans la parfaite harmonie de ses traits. Il ne portait pas la toge, mais sa tunique resplendissait des plus riches couleurs de la pourpre de Tyr, et les fibules, les agrafes qui la retenaient, étincelaient d'émeraudes.
Présentation de l'éditeur :
En l'an 79, Pompéi est une cité insouciante, cosmopolite et prospère où se nouent, comme partout, de tendres histoires d'amour, telle celle qui unit Glaucus et Ione. Mais, jaloux, le tuteur de Ione, Arbacès, fait tout pour s'opposer à leur amour. Ce maître es sciences occultes fait avaler à son rival un breuvage qui donne tous les symptômes de la folie. Condamné pour un meurtre qu'il n'a pas commis, Glaucus est jeté dans l'arène en pâture à un lion étrangement indifférent. C'est qu'une menace plane sur la ville...
Les Derniers Jours de Pompéi, l'un des premiers «romans archéologiques» du XIXe siècle, fut un ouvrage vite populaire : le lecteur de l'époque se passionnait pour les fouilles qui venaient de commencer à Pompéi et voyait renaître sous ses yeux une Antiquité moins figée, plus quotidienne, que celle qu'il avait approchée jusqu'alors. Le talent de Bulwer-Lytton brassait en virtuose les ingrédients du suspense : une histoire d'amour contrariée, de la magie, le martyre des premiers chrétiens, les jeux du cirque et, surtout, la catastrophe finale. La fortune du livre se poursuivit grâce au cinéma où il connut de multiples adaptations, notamment celles de Marcel L'Herbier et de Sergio Leone.
Cette collection se propose de rendre accessibles aux jeunes lecteurs de grandes oeuvres littéraires. Il ne s'agit jamais de résumés, ni de morceaux choisis, mais du texte même, abrégé de manière à laisser intacts le fil du récit, le ton, le style et le rythme de l'auteur.
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