Quatrième de couverture :
Au cours des dernières années, les médias ont donné largement la parole aux historiens du temps présent. Sur les années 1940 en particulier, à propos de commémorations, de commissions d'enquête ou de procès, un petit groupe d'entre eux a régulièrement participé au débat public sur la difficulté des Français à penser leur rapport au passé. Il reste que cette histoire, qui répondait à une forte demande sociale, est aujourd'hui jugée conformiste, pauvre, enfermée dans le modèle d'une histoire politique néopositiviste, bref, en crise de légitimité. Les propos réunis ici sont ceux d'un historien du très contemporain ». A travers différents essais (sur les relations Juifs-non Juifs, les conduites et les émotions collectives, la Résistance et la Libération...), ils touchent à l'élucidation des ressorts et des imaginaires sociaux, au statut et aux effets de la mémoire, à l'analyse des systèmes de représentations et des phénomènes d'opinion, à la construction et à la réception de l'événement, au problème des frontières à tracer entre l’explicable et l'intolérable. L’ histoire « du très contemporain » y apparaît alors dans toute sa diversité, loin d'être réfugiée dans les certitudes immédiates des faits, mais à même, au contraire, de repenser les règles de la méthode, de déplacer les questionnements, d'inventer. Au-delà de ce qu'elles apportent à la compréhension des choix collectifs sous Vichy, ces contributions voudraient aider à fonder le statut original d'une histoire qui tente de porter un regard autre sur la contemporanéité du présent. Si elle emprunte aux sciences sociales, cette démarche se veut fondamentalement de l'Histoire. La spécificité et la nouveauté des problèmes qu'elle doit affronter n'empêchent en rien de l'affirmer.
Présentation de l'éditeur :
Face aux pièges d'une proximité trompeuse, l'histoire du très contemporain doit s'efforcer de restituer l'étrangeté d'un passé qui habite et façonne le présent. Pour tenter de retrouver ce que furent les modes de présence au monde des acteurs sociaux, il lui faut revenir sur des évidences, accepter de penser ensemble des logiques contraires, utiliser des catégories appropriées, admettre que la vérité de l'événement qui décide des choix collectifs n'est pas la réalité établie par l'historien mais celle que les contemporains construisent, dans leur langage et leur rapport au temps. Les contributions rassemblées ici touchent au statut de l'événement, elles interrogent des objets réputés insaisissables, elles questionnent les conduites et les émotions collectives, le silence, les représentations du futur, le sentiment de la souffrance, l'usage du faux, la relation complexe entre sens et vérité. Elles renvoient, au-delà, à une réflexion sur les usages et l'écriture de l'Histoire
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