La Peau de chagrin - Couverture souple

Balzac, Honor� De

3,72

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Couverture souple

ISBN 10 : 2035859204 ISBN 13 : 9782035859204

Editeur : Larousse, 2011

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R�cit fantastique, La Peau de chagrin raconte l'histoire d'un jeune homme pauvre, id�aliste et d�sesp�r� qui a sign� un pacte avec une puissance mal�fique.Comment �chapper � son destin d�sormais ?Ni la richesse, ni l'amour ne sauveront Rapha�l, marquis de Valentin d'une mort programm�e.C'est avec r�alisme que Balzac, sur les traces du h�ros, met en sc�ne la soci�t� parisienne de 1830.

Les informations fournies dans la section � Synopsis � peuvent faire r�f�rence � une autre �dition de ce titre.

Extrait :

I. Le talisman

�pisode 1

Vers la fin du mois d'octobre 1830, un jeune homme au �sourire amer� entre dans une maison de jeu, � Paris. Apr�s avoir jou� et perdu sa derni�re pi�ce d'or, il d�cide de se jeter dans la Seine aussit�t que la nuit sera tomb�e. En attendant le moment fatal, il erre dans Paris �d'un pas m�lancolique� puis finit par entrer dans un magasin d'antiquit�s o� sont accumul�s objets, meubles, livres et oeuvres d'art. Tout � coup une voix terrible l'appelle ; �une esp�ce de fant�me� fait irruption devant lui : �Il ne l'avait entendu ni venir, ni parler ni se mouvoir.�

Figurez-vous un petit vieillard sec et maigre, v�tu d'une robe en velours noir, serr�e autour de ses reins par un gros cordon de soie. Sur sa t�te, une calotte en velours �galement noir laissait passer, de chaque c�t� de la figure, les longues m�ches de ses cheveux blancs et s'appliquait sur le cr�ne de mani�re � rigidement encadrer le front. La robe ensevelissait le corps comme dans un vaste linceul, et ne permettait de voir d'autre forme humaine qu'un visage �troit et p�le. Sans le bras d�charn�, qui ressemblait � un b�ton sur lequel on aurait pos� une �toffe et que le vieillard tenait en l'air pour faire porter sur le jeune homme toute la clart� de la lampe, ce visage aurait paru suspendu dans les airs. Une barbe grise et taill�e en pointe cachait le menton de cet �tre bizarre, et lui donnait l'apparence de ces t�tes juda�ques qui servent de types aux artistes quand ils veulent repr�senter Mo�se. Les l�vres de cet homme �taient si d�color�es, si minces, qu'il fallait une attention particuli�re pour deviner la ligne trac�e par la bouche dans son blanc visage. Son large front rid�, ses joues bl�mes et creuses, la rigueur implacable de ses petits yeux verts, d�nu�s de cils et de sourcils, pouvaient faire croire � l'inconnu que Le Peseur d'or de G�rard Dow �tait sorti de son cadre. Une finesse d'inquisiteur, trahie par les sinuosit�s de ses rides et par les plis circulaires dessin�s sur ses tempes, accusait une science profonde des choses de la vie. Il �tait impossible de tromper cet homme qui semblait avoir le don de surprendre les pens�es au fond des coeurs les plus discrets. Les moeurs de toutes les nations du globe et leurs sagesses se r�sumaient sur sa face froide, comme les productions du monde entier se trouvaient accumul�es dans ses magasins poudreux ; vous y auriez lu la tranquillit� lucide d'un Dieu qui voit tout, ou la force orgueilleuse d'un homme qui a tout vu.

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Si tu me poss�des, tu poss�deras tout.
Mais ta vie m'appartiendra. Dieu l'a
voulu ainsi. D�sire, et tes d�sirs
seront accomplis. Mais r�gle
tes souhaits sur ta vie.
Elle est l�. A chaque
vouloir je d�cro�trai
comme tes jours. Me veux-tu ?

A cette invitation s�duisante et provocante, Rapha�l r�pond par l'affirmative. Jeune homme malchanceux en proie au d�sespoir, il rencontre un myst�rieux antiquaire qui lui fournit une peau de chagrin, support de cette formule qui r�sonne comme une incantation. Mais les pouvoirs de cet objet magique, symbole de sa propre vie, ne lui accorderont qu'un bref sursis. Cependant, si la fatalit� r�gne en ma�tre absolu sur le destin de Rapha�l, les �garements de la nature humaine ne sont pas totalement �trangers � sa perte, puisque c'est par l'usage inconsid�r� qu'il fait de ce talisman qu'il pr�cipite sa d�ch�ance. De m�me, si sa rencontre avec l'antiquaire est fortuite, elle aboutit n�anmoins � un geste inaugural d�lib�r�. Premier volet des Etudes Philosophiques, La Peau de chagrin, conte empreint d'occultisme, est une fable o� le r�alisme de Balzac se permet encore des d�tours par le surnaturel et o� sa th�orie du d�terminisme n'en est encore qu'� ses d�buts. --Sana Tang-L�opold Wauters

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