Monsieur de Pourceaugnac - Couverture souple

Moli�re

3,39

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Couverture souple

ISBN 10 : 2035874009 ISBN 13 : 9782035874009

Editeur : Larousse, 2013

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Eraste et Julie s'aiment mais Oronte, le p�re de la jeune fille, veut la marier � M de Pourceaugnac, un gentilhomme de Limoges. Avec l'aide de comparses aussi rus�s que malhonn�tes, l'amoureux con�oit alors bon nombre de stratag�mes pour chasser le f�cheux de la capitale. De menace de lavement en accusation de polygamie, le nobliau de province va subir une tornade d'humiliations, entrem�l�es de chants et de danses. C'est le charme de cette com�die-ballet que de transformer en joie tant de cruaut�.

Les informations fournies dans la section � Synopsis � peuvent faire r�f�rence � une autre �dition de ce titre.

Extrait :

Pour mieux lire l'oeuvre

Au temps de Moli�re

Noblesse de naissance et noblesse acquise
Com�die-ballet moins c�l�bre que Le Bourgeois gentilhomme. Monsieur de Pourceaugnac a �t� �crite un an plus t�t. Or, par bien de ses traits, Pourceaugnac pr�figure Monsieur Jourdain. Les deux personnages ne sont pourtant pas de m�me condition : Jourdain est un bourgeois parisien qui se r�ve gentilhomme et Pourceaugnac un hobereau de Limoges fier de ses titres de noblesse. Quel ridicule Moli�re a-t-il point� chez ce gentilhomme de province ? Pour le comprendre, il faut se rappeler que la noblesse perd nombre de ses pr�rogatives au cours du XVIIe si�cle. L'autorit� monarchique se renforce � ses d�pens, particuli�rement depuis la Fronde (1648-1653) qui a vu les nobles r�agir brutalement � la mont�e de l'absolutisme royal. Pour r�duire le pouvoir de la noblesse, mais aussi pour remplir les caisses de l'�tat, la monarchie met � la vente nombre de charges et d'offices. Des bourgeois enrichis par le d�veloppement du commerce s'en emparent et la noblesse de sang assiste impuissante � l'ascension d'une noblesse d'un nouveau genre, qui doit ses titres � sa fortune et non � sa naissance. Pourceaugnac, qui ne cesse de se vanter d'�tre un gentilhomme, a probablement h�rit� du titre achet� par son p�re avec une charge d'avocat. Il incarne de mani�re bouffonne cette noblesse r�cemment acquise qui veut b�n�ficier du prestige li� � sa nouvelle condition.
Elle n'est cependant pas impr�gn�e des valeurs, l�gu�es notamment par la chevalerie, que porte l'aristocratie depuis des si�cles. Or, ces valeurs sont menac�es, comme en t�moigne l'interdiction du duel par Richelieu en 1626. Mais la l�chet� de Pourceaugnac s'en accommode avec une forfanterie grotesque. Ayant subi l'affront d'un soufflet par un gentilhomme p�rigourdin, le nobliau limougeaud se flatte d'y avoir r�pondu par des mots : �Il me donna un soufflet, mais je lui dis bien son fait� (acte I, sc�ne 4).
Vivant sur les vestiges d'un code de l'honneur qui s'�tiole, la noblesse est d�sormais soumise par la cour � une �tiquette tr�s stricte. Souci obsessionnel de l'apparence, rivalit� f�roce entre courtisans pour obtenir une faveur du roi, contrefa�on de l'aristocratie par des bourgeois enrichis ou r�cemment ennoblis : la cour et ceux qui r�vent d'en �tre forment un petit th��tre en soi o� Moli�re puise son inspiration.
Un signe r�v�le avec �clat cette th��tralit� sociale : lors des spectacles, les marquis avaient leurs places r�serv�es sur les c�t�s de la sc�ne, � proximit� des acteurs. Or, l'une des sources probables du personnage de Pourceaugnac est, selon Crimarest, �un gentilhomme limousin, qui, un jour de spectacle et dans une querelle qu'il eut sur le th��tre avec les com�diens, �tala une partie du ridicule dont il �tait charg�. Il est d'ailleurs remarquable que l'importun perturbant une repr�sentation �tait d�j� le premier des F�cheux, la toute premi�re com�die-ballet de Moli�re, �crite en 1661.

(...)

Biographie de l'auteur :

1622 - 1673. Fils d'un tapissier, il va chez les j�suites au coll�ge de Clermont, puis fait des �tudes de droit, avant de se tourner vers le th��tre. Il cr�e avec une famille de com�diens, les B�jart, l'Illustre-Th��tre (1643), qui n'a pas de succ�s. Il dirige alors pendant quinze ans (1643 - 1658) une troupe ambulante qui interpr�te ses premi�res com�dies, inspir�es de la farce italienne (l'�tourdi, 1655 ; le D�pit amoureux, 1656). � partir de 1659, install� � Paris, prot�g� de Louis XIV, il donne pour les divertissements de la Cour ou pour le public parisien de nombreuses pi�ces en vers ou en prose : com�dies-ballets, com�dies pastorales, com�dies h�ro�ques, com�dies de caract�re. Acteur et directeur de troupe, il cr�e v�ritablement la mise en sc�ne et dirige avec pr�cision le jeu des acteurs. Il joue, en tant qu'auteur, sur toute la gamme des effets comiques, de la farce la plus bouffonne jusqu'� la psychologie la plus �labor�e. Les pi�ces o�, s'attaquant � un vice de l'esprit ou de la soci�t�, il campe des personnages qui forment des types, sont de v�ritables chefs-d'oeuvre. Ses principales com�dies sont : les Pr�cieuses ridicules (1659) ; l'�cole des maris, les F�cheux (1661) ; l'�cole des femmes (1662) ; Dom Juan, l'Amour m�decin (1665) ; le Misanthrope, le M�decin malgr� lui (1666) ; Amphitryon, George Dandin, l'Avare (1668) ; le Tartuffe, Monsieur de Pourceaugnac (1669) ; le Bourgeois gentilhomme (1670) ; les Fourberies de Scapin, la Comtesse d'Escarbagnas (1671) ; les Femmes savantes (1672) ; le Malade imaginaire (1673). Moli�re meurt quelques heures apr�s la quatri�me repr�sentation de cette pi�ce.