Le Feu - Couverture souple

Barbusse, Henri

3,85

2�110 �valuations de Goodreads

Couverture souple

ISBN 10 : 2035880157 ISBN 13 : 9782035880154

Editeur : Larousse, 2015

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Voici, relat� par un combattant de premi�re ligne, le quotidien des poilus dans les tranch�es : c'est l'horreur absolue. Premier roman de guerre, Le Feu bouleverse tous les codes romanesques. Comment redonner la parole � ces combattants ? Barbusse invente un genre, fa�onne une nouvelle langue et soul�ve de grandes questions, d'am�re actualit�. Pourquoi la guerre ? Est-il possible de l'�radiquer � jamais ? Un si�cle apr�s sa parution, Le Feu reste un livre choc.

Les informations fournies dans la section � Synopsis � peuvent faire r�f�rence � une autre �dition de ce titre.

Extrait :

Extrait de l'introduction

�C'est nous la mati�re de la guerre. La guerre n'est compos�e que de la chair et des �mes des simples soldats.�

Le Feu, sous-titr� Journal d'une escouade, para�t d'abord en feuilleton dans L'Œuvre � l'automne 1916. Le succ�s est tel qu'un volume est publi� d�s la fin du mois de novembre et obtient le prix Goncourt 1916. Aujourd'hui encore, le nom de Barbusse reste attach� � ce r�cit, � la fois t�moignage et hommage, �� la m�moire des camarades tomb�s � c�t� de moi � Crouy et sur la cote 119�.
Pourtant Barbusse a d�j� une carri�re d'�crivain derri�re lui : un recueil de po�mes, Pleureuses, paru en 1895, et deux romans, Les Suppliantes (1903) et L'Enfer (1908). Mais l'exp�rience des tranch�es, v�cue volontairement en tant que simple soldat alors que son �ge et son �tat de sant� lui auraient permis de s'y soustraire, va transformer Barbusse en porte-parole et m�me en porte-voix : porte-parole de ses fr�res d'armes, les simples poilus, ceux � qui la parole est confisqu�e ; porte-voix de la r�alit� de la guerre � destination des civils, ceux de l'�arri�re�. Car c'est aussi contre la censure et la propagande, relay�es par les journaux et dont la �vir�e� des poilus dans une ville de l'arri�re permet de mesurer l'ampleur (chap. XXII), qu'il s'agit de s'�lever. Le �civil�, c'est d'abord celui � qui la guerre est �trang�re, qui continue � vivre, qui est heureux �quand m�me� (chap.xii); c'est aussi, souvent, l'�embusqu�, qui a r�ussi par d'habiles manoeuvres � se pr�server du danger (chap. IX) ; c'est quelquefois le profiteur de guerre, qui s'enrichit du d�nuement du poilu : ainsi des habitants de Gauchin-l'Abb� (chap. V). Mais le civil est aussi celui qui attend, qui �crit, dont le souvenir et les lettres permettent de �tenir� : ��a n'vous r�chauffe pas, mais �a fait semblant� (chap. XIV, p. 125). Le t�moignage de Barbusse va ainsi relier l'�arri�re� et l'�avant�, rendre enfin accessible aux uns la r�alit� des tranch�es, tout en lib�rant la parole des autres.
Sa volont� de rendre compte de l'exp�rience v�cue du front, et non pas d'une guerre fantasm�e et mythifi�e, s'incarne �galement dans la pr�sentation d'activit�s quotidiennes, souvent routini�res (les corv�es, le rangement du �barda�), rythm�es par les conversations - parfois les disputes - entre les �copains� de l'escouade et leur solidarit� presque sans faille. L'escouade, la deuxi�me famille des poilus, est un groupe tr�s restreint et qui constitue v�ritablement le cercle relationnel quotidien. Dans Le Feu, l'arm�e n'est pas une entit� abstraite, elle s'incarne dans des individualit�s, des �tres de chair et de sang, poss�dant noms, professions, physiques, caract�res. Une grande partie du chapitre II est ainsi consacr�e � la pr�sentation des membres de l'escouade. Quant au quotidien du poilu, il est surtout fait d'attente : attente du repas, des lettres, du moment de monter en premi�re ligne... Le combat lui-m�me ne fait l'objet d'aucune mythification : � l'id�al abstrait qui imagine �les petits soldats qui meurent en riant�, Barbusse oppose la r�alit� concr�te et v�cue. La guerre, c'est d'abord une souffrance physique constante qui ne cesse que pendant les rares moments de sommeil et ne s'ach�ve le plus souvent qu'avec la mort. Le Feu raconte ainsi les marches interminables, la boue, la pluie, le froid, la crasse, et, pour finir, les blessures et la mort atroces. La seule �chappatoire �tant la �bonne blessure�, celle qui ne tue pas mais permet d'�tre �vacu�, et qui devient l'unique horizon.

Quatri�me de couverture :

Les ann�es 1915 et 1916 ont marqu�, pour Henri Barbusse, des dates d�cisives. C'est en 1915 qu'il a v�cu Le Feu dans les tranch�es du Soissonnais, de l'Argonne et de l'Artois, comme soldat d'escouade, puis comme brancardier au 231e r�giment d'infanterie o� � s'�tait engag�. C'est en 1916, au cours de son �vacuation dans les h�pitaux, qu'il a �crit son livre. Celui-ci, publi� par les Editions Flammarion � la fin de novembre, remportera aussit�t apr�s le prix Goncourt. Le Feu est consid�r� depuis pr�s de trois quarts de si�cle dans le monde entier comme un des chefs-d'oeuvre de la litt�rature de guerre, un des t�moignages les plus vrais et les plus path�tiques des combattants de premi�re ligne. T�moignage imp�rissable aussi : Le Feu, traduit dans la plupart des langues, continue de susciter chez les jeunes un immense int�r�t. Le Feu est suivi du Carnet de guerre qui permet de remonter aux sources m�mes de la cr�ation du roman �pique d'Henri Barbusse.

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