Extrait :
ORIGINE ET NOMS DES PLANTES
Les hommes ont, de tous temps, donné des noms aux plantes. Mais les voyages lointains leur ont fait découvrir qu'une même plante était souvent nommée de différentes manières selon les parties du monde. Pour résoudre ce problème, un système universel de nomenclature fut créé.
LE SYSTÈME BINOMINAL
Les savants grecs et romains ont ébauché notre méthode de dénomination des plantes : leurs techniques d'observation et de description de la nature furent reprises dans les monastères et universités d'Europe, lieux où l'ont utilisait communément le latin. Cependant, c'est essentiellement au célèbre botaniste suédois Carl von Linné (1707-1778) que l'on doit le système actuel appelé système binominal. Dans ses travaux Genera plantarum (1737) et Species plantarum (1753), Linné classa chaque plante en utilisant deux mots latins, au lieu des phrases descriptives utilisées par les botanistes et herboristes de l'époque. Le premier terme, commençant par une majuscule, indique le genre (ex. : Ilex); le second désigne l'espèce (ex. : aquifolium). Ces deux termes permettent de reconnaître une même espèce partout dans le monde. Les autres espèces d'un même genre ont reçu des épithètes différentes (Ilex crenata, Ilex pernyi, Ilex serrata, etc.).
SIGNIFICATION DU NOM DES PLANTES
Les noms botaniques sont plus faciles à utiliser si l'on a une idée de leur signification. Un nom peut rappeler une personnalité, comme Fuchsia qui rend hommage au médecin et herboriste allemand Leonhart Fuchs (1501-1566). Il peut aussi indiquer l'origine d'une plante : Parrotia persica, par exemple, vient de Perse. Une plante peut également porter le nom du collecteur qui l'a introduite en culture : Primula forrestii fut découverte par George Forrest (1873-1932). Enfin le nom botanique peut évoquer certaines caractéristiques : le nom de genre Pelargonium (du grec pelargos, cigogne) évoque la forme des fruits en bec en cigogne. Le nom d'espèce quinquefolia vient du latin quinque («cinq») and folium («feuille») et indique que la feuille de Parthenocissus quinquefolia est divisée en cinq folioles.
NOMS COMMUNS
Pour de nombreuses raisons, les plantes sont habituellement désignées par leur nom botanique, malgré l'existence fréquente de noms communs familiers. En effet, beaucoup de plantes n'ont pas de nom vulgaire ou partagent ce nom avec d'autres. Pire encore, le même nom familier peut désigner des plantes différentes, selon les régions. Ainsi, le mot «platane» fait référence en Ecosse à Acer pseudoplatanus, en Angleterre à Platanus x hispanica, aux Etats-Unis à Platanusoccidentalis ! Contrairement aux noms botaniques qui groupent logiquement les plantes en genres, le même nom commun désigne souvent des plantes sans aucune relation. Par exemple, la rose d'Inde (Tagetes erecta) et la rose de Noël (Helleborus niger) n'ont rien à voir avec les vraies roses (genre Rosa). À l'inverse, une plante peut avoir plusieurs noms communs : Ribes sanguineum est appelé faux-cassis, groseillier à fleurs ou encore groseillier sanguin. En outre, une grande confusion règne quand un nom commun est malais, chinois ou arabe. C'est pourquoi, en botanique comme dans d'autres sciences, l'utilisation générale du latin (ou du grec ancien) a constitué une base précise et pratique pour nommer les plantes.
Biographie de l'auteur :
Christopher Brickell, directeur de la publication et ancien directeur général de la célèbre Royal Horticultural Society, actuellement président de la Commission internationale de nomenclature des plantes cultivées.
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