Présentation de l'éditeur :
Les aventures du géant Gargantua comptent parmi les monuments littéraires de l'esprit français. En effet, si les savantes questions de l'éducation et de l'humanisme y occupent une place privilégiée, la verve populaire s'y exprime aussi joyeusement, servie par une inventivité verbale qui ne recule pas devant les jurons ou les obscénités. Car, chez Rabelais, bouffonnerie et sérieux ont toujours partie liée, pour le plus grand plaisir... de son «hypocrite lecteur».
Le dossier
° Fiche d'identité de l'auteur
° Repères chronologiques
° Fiche d'identité de l'oeuvre
° Pour mieux lire l'oeuvre
Pour approfondir
° Thèmes et prolongements
° Textes et images
° Langue et langages
° Outils de lecture
1494-1553
François Rabelais naît près de Chinon et reçoit une éducation imprégnée des méthodes scolastiques. Prêtre et moine franciscain au couvent du Puy-Saint-Martin, il fait partie d'un groupe d'érudits qui étudient le grec et le latin avant que la Sorbonne ne s'élève contre la lecture dans le texte des Écritures. Rabelais passe alors à Maillezais, chez les Bénédictins. En 1530, il est bachelier en médecine et exerce ensuite à Lyon jusqu'en 1535. Il commence à écrire Pantagruel, puis Gargantua. Ses oeuvres, aussitôt parues, seront condamnées par la Sorbonne. Après la publication du Tiers Livre, il se réfugie à Metz, craignant les poursuites. Il obtient la cure de Medon et meurt en homme d'Église.
La biographie de Rabelais contient des lacunes que les chercheurs essayent de combler...
Extrait :
Comment Gargantua naquit de façon bien étrange.
Pendant ces réjouissances, Gargamelle commença à se sentir mal du bas. Grandgousier se leva de l'herbe et la réconforta, pensant bien que c'était le mal provoqué par la naissance. Il convenait donc de reprendre courage pour l'arrivée de son poupon. La douleur provoquerait quelques mauvais instants, mais elle serait brève. La joie lui succéderait et effacerait tous ces ennuis ; elle n'en garderait même pas le souvenir.
«Courage, courage ! disait-il, je vais boire quelques rasades de vin. Je me tiendrai dans votre voisinage. S'il vous survient quelque mal, mettez vos mains en porte-voix pour m'appeler, je me rendrai auprès de vous.»
Pendant ce temps, elle se mit à soupirer, à se lamenter et à crier. Un tas de sages-femmes vinrent de tous côtés. L'enfant sursauta et entra dans la veine cave, et, grimpant par le diaphragme jusqu'au-dessus des épaules, il prit son chemin à gauche et sortit par l'oreille.
Dès qu'il fut né, l'enfant ne cria pas comme les autres : «Mies ! mies !», mais il s'écria à haute voix : «À boire ! à boire !», comme s'il invitait tout le monde à boire. Il criait si fort qu'on l'entendit à travers tout le pays.
Je me doute que vous ne croyez pas à cette étrange naissance. Si vous ne le croyez pas, je ne m'en soucie guère, mais un homme de bien, un homme de bon sens croit toujours ce qu'on lui dit et qu'il trouve par écrit.
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