En l'absence de leurs parents respectifs, Octave s'est marié en secret avec Hyacinte, jeune fille pauvre au passé mystérieux, et Léandre est tombé amoureux d'une Égyptienne, Zerbinette. Mais voici que leurs pères, Argante et Géronte, rentrent de voyage avec des projets de mariage pour leurs enfants bien arrêtés. Les fils ne savent plus à qui se confier pour résoudre leurs problèmes. Scapin, le valet de Léandre, s'engage à tout arranger par ses mensonges et ses " fourberies " (" J'ai sans doute reçu du Ciel un génie assez beau pour toutes les fabriques de ces gentillesses d'esprit, de ces galanteries ingénieuses, à qui le vulgaire ignorant donne le nom de fourberies. "). Il échaffaude un plan : soutirer aux deux pères indignes suffisamment d'argent pour faire triompher l'amour et la jeunesse. Mais qui sont en réalité Hyacinte et Zerbinette ? Scapin parviendra-t-il à assurer son impossible mission ? Rassurons-nous, tout finira dans la joie et Scapin sera porté en triomphe à la table du festin. Les Fourberies de Scapin sont créées au théâtre du Palais-Royal en 1671. Molière a déjà à son actif L'École des femmes, Le Bourgeois gentilhomme ou bien encore L'Avare. Il l'a composée spécialement pour le public parisien ; ce n'est pas une commande du roi. À sa sortie, le succès est mitigé : il faudra attendre quelques années pour que cette comédie en cinq actes soit saluée comme il se doit.
Branle-bas de combat dans les ruelles napolitaines ! Octave a, en secret, épousé Hyacinthe, la jeune femme qu'il aime, mais voilà que son père a décidé à son tour de le marier à une inconnue ; quant à Léandre, c'est Zerbinette qu'il aime, mais son père en a lui aussi décidé autrement. Alors, que vont bien pouvoir faire ces deux jeunes gens sans le sou contre la puissance et l'autorité de leurs barbons de pères ? Faire appel à Scapin, bien sûr, le valet bondissant et malicieux, joueur et beau parleur : rien de tel que l'un de ses nombreux tours pour retourner la situation !
Personnage clef de la commedia dell'arte, Scapin est de tous les coups pendables, de toutes les comédies : rien d'étonnant à ce que Molière l'ait choisi pour animer l'une de ses farces les plus enlevées. Rien d'étonnant non plus à ce que cette pièce ait été l'une des plus jouées et des plus applaudies du répertoire de Molière : son humour universel continue de divertir même les pince-sans-rire. --Karla Manuele