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Le parti pris des auteurs est clairement critique et, à ce titre, ils invitent au dépassement de la pensée unique. Comment, à leurs yeux, qualifier un monde baigné dans un discours optimiste quant à l'activité d'entreprise alors que les sociétés où elles agissent voient la condition matérielle des plus défavorisés se détériorer, et ceci du fait même de l'activité de ces entreprises? En d'autres termes, et l'ouvrage rejoint là le courant de réflexion qui porte un regard sur la valeur du travail aujourd'hui, pour quelle espèce travaillons nous? Pour l'espèce humaine ou pour une catégorie qui se développerait indépendamment d'elle même si elle en est le produit, c'est-à-dire celle des entreprises?
Les auteurs examinent l'évolution parallèle d'un capitalisme qui se transforme et le désarmement de la critique qui lui est la crise d'un capitalisme "taylorien" laissant place à un capitalisme "managerial" dont les réalisations concrètes vont celles qui existaient jusque là. La désyndicalisation va d'ailleurs de management dont les syndicalistes appuient eux mêmes les arguments dans la critique des appareilles bureautiques.
Cette idéologie se développe par confrontation des arguments de deux critiques, la sociale et la critique artiste et la récupération d'une partie des arguments de chacune d'elles par l'autre. Les auteurs nous proposent ainsi ces deux concepts de critique artiste s'est peu à peu substituée à une critique sociale après 1968 et quels en ont été les bénefices pour l'entreprise. La critique artiste conduit en effetà un discours dont les éléments sont souvent empruntés au répertoire de la fête et du jeu ce qui permet de réfuter les éléments de la critique sociale et vice versa.
C'est là l'apport essentiel de l'ouvrage qui intéresse le manager dans sa vocation à lui offrir un miroir et des catégories de réflexion qui lui manquent. La partialité de la thèse dominante qui tend à occulter aujourd'hui l'aspect problématique, en termes sociaux et politiques, de l'activité d'entreprise. Et il est rare de trouver une argumentation suffisamment subtile qui permette ce débat. C'est son apport à l'intelligibilité de ce qu'est devenu le capitalisme aujourd'hui qui en fait tout son intérêt. -- Business Digest
L'art de la récupération
La situation sociale se dégrade, pourtant le capitalisme triomphe. Partant de ce constat, les auteurs s'interrogent : malgré ses tares, malgré les dégâts humains qu'il engendre, comment le capitalisme peut--il encore apparaître comme le seul système possible, voire souhaitable ? Sans doute grâce à sa capacité d'adaptation, de récupération et de communication. Le capitalisme a besoin de faire partager une idéologie, un " esprit " pour obtenir l'adhésion des personnels nécessaires à la production et à la marche des affaires. " Pour être mobilisateur ", précisent même les auteurs, cet esprit doit " incorporer une dimension morale. " Alors qu'il subissait une crise croissante d'adhésion à la fin des années 60, le capitalisme a su rebondir en récupérant une partie des thèmes de la contestation de Mai 68.
En étudiant les discours du management des années 90, Luc Boltanski et Eve Chapiello montrent notamment comment ceux-ci ont intégré les thèmes de l'autonomie, de la créativité, du rejet de la hiérarchie, du refus de la planification, ou font l'éloge des petites structures en réseau... Résultat, la critique " artiste ", qui dénonçait l'alliance du capitalisme et de la bureaucratie, est muselée. Et la critique " sociale ", figée sur de vieux schémas de production hiérarchisée, devient inopérante. Malgré l'épaisseur du volume, le propos est passionnant. Et chacun peut y puiser quelques éléments de réflexion pour se réapproprier son existence. --Delphine Sauzay-- -- L'Entreprise
L'ouvrage de Luc Boltanski et Eve Chiapello part d'un constat simple: alors que la situation sociale des salariés s'est considérablement dégradée depuis une vingtaine d'années, le capitalisme ne s'est jamais aussi bien porté. Les profits des entreprises et les indices bousiers s'envolent, tandis que la critique semble désarmée.
Cette régénérescence du capitalisme, nos auteurs croient la trouver dans le développement d'un nouvel esprit du capitalisme dont ils reconstituent la généalogie à travers l'évolution du contenu des textes de management dans les trente dernières années. La force de l'entreprise dans les années 1960 prend appui sur la solidité de l'encadrement, une direction par objectifs et l'organisation fordiste du travail qui repose sur le respect du principe hiérarchique. En contrepartie, les salariés bénéficient d'une augmentation régulière de leur rémunération et de la sécurité de l'emploi.
L'entreprise d'aujourd'hui est, au contraire, caractérisée par le rejet de la hiérarchie et la promotion des valeurs d'autonomie, de mobilité et de créativité. La figure du cadre est remplacée par celle du manager, du " coach ", dont les qualités sont la créativité, I'intuition visionnaire, I'attrait pour les contacts inforrnels, la capacité à animer des équipes et à catalyser !es énergies.
L'organisation des relations de travail emprunte donc à la métaphore du réseau pour bâtir un monde connexionniste où les rapports se font et se défont au gré des projets. Ce nouvel esprit du capitalisme entend ainsi répondre à la demande d'authenticité et de liberté portée par la critique " artiste " de mai 1968 qu'il récupère à des fins productivistes. Ce faisant, il déconstruit le rapport salarial patiemment tissé à l'époque fordiste, insécurise les travailleurs et produit de nouvelles formes d'exclusion.
L'ouvrage se termine par un appel à une réactivation de la critique du capitalisme qui prenne en compte cette nouvelle donne. --Jean Étienne-- -- Futuribles
La situation économique et sociale actuelle ne peut se comprendre qu'à la lumière de la "crise de gouvernementalité" des pays développés à la fin des années 60. Mais, la reconfiguration de l'entreprise s'est réalisée sur fond d'un relatif consensus social. Or, ce consensus doit plutôt être interprété comme le résultat d'une incapacité à envisager une alternative, et donc comme la preuve d'une crise de l'esprit critique. Le déplacement des enjeux par la mise en oeuvre des nouveaux modes organisationnels a périmé les outils d'analyse traditionnels de la critique sociale. La situation est dangereuse. À lire. -- Idées clés, par Business Digest
Voici un magistral ouvrage de sociologie que tout lecteur de La revue Résumés se doit de lire et d'étudier pour au moins deux raisons. Afin de construire les bases d'un renouveau de la critique du capitalisme, les auteurs analysent la littérature managériale des trente dernières années (celle-là même qui nous occupe ici) et en font émerger des points qui, pour nous être familiers (réseaux, autonomie, projet,...) n'en exigent pas moins une lecture différente. D'autre part ils cherchent à refonder une double critique, "sociale" et "artiste", que les managers peuvent méditer pour agir plus lucidement. Ce beau travail (848 pages dont 200 de notes et annexes) a bénéficié du soutien du groupe HEC. -- La revue Résumés
Ce livre est né du trouble suscité par la coexistence d'une dégradation de la situation économique et sociale d'un nombre croissant de personnes et d'un capitalisme en pleine expansion.Pourquoi la critique du capitalisme, si vive dans les années soixante, se réduit-elle aujourd'hui à des invectives incapables de proposer des voies alternatives ? Les changements du capitalisme sont-ils inéluctables et si bénéfiques ? Pourquoi ce "désarroi idéologique" ? S'inspirant de la problématique de Max Weber, les auteurs montrent que de nouvelles valeurs, inspirant les discours du management, ont rendu tolérable et permis la réussite de ce nouveau capitalisme fondé sur l'initiative des salariés et l'autonomie de leur travail. Ce "nouvel esprit du capitalisme" a en particulier incorporé la "critique artiste" qui s'était épanouie en mai 1968 en revendiquant "une exigence de libération, d'autonomie et d'authenticité" que le capitalisme hiérarchisé et aliénant ne pouvait satisfaire.
Cette somme qui brasse avec bonheur les apports des différentes sciences sociales s'adresse à un public averti. En montrant combien à chaque âge du capitalisme celui-ci a besoin d'une idéologie qui légitime ses pratiques, les auteurs en appellent à une relance de la critique pour limiter son expansion démesurée. --Gery Dumoulin
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De France vers Etats-Unis
Description du livre Etat : Neuf. N° de réf. du vendeur 9782070131525
Description du livre Paperback. Etat : Brand New. 971 pages. French language. 7.40x5.04x1.97 inches. In Stock. N° de réf. du vendeur zk2070131521
Description du livre Paperback. Etat : NEUF. Le capitalisme prospère ; la société se dégrade. Le profit croît, comme l'exclusion. La véritable crise n'est pas celle du capitalisme, mais celle de la critique du capitalisme. Trop souvent attachée à d'anciens schémas d'analyse, la critique conduit nombre de protestataires à se replier sur des modalités de défense efficaces dans le passé mais désormais largement inadaptées aux nouvelles formes du capitalisme redéployé. Cette crise, Eve Chiapello et Luc Boltanski, sociologues, l'analysent à la racine. Ils tracent les contours du nouvel esprit du capitalisme à partir d'une analyse inédite des textes de management qui ont nourri la pensée du patronat, irrigué les nouveaux modes d'organisation des entreprises : à partir du milieu des années 70, le capitalisme renonce au principe fordiste de l'organisation hiérarchique du travail pour développer une nouvelle organisation en réseau, fondée sur l'initiative des acteurs et l'autonomie relative de leur travail, mais au prix de leur sécurité matérielle et psychologique. Ce nouvel esprit du capitalisme a triomphé grâce à la formidable récupération de la " critique artiste ", celle qui, après Mai 68, n'avait eu de cesse de dénoncer l'aliénation de la vie quotidienne par l'alliance du Capital et de la bureaucratie. Une récupération qui a tué la " critique artiste ". Dans le même temps la " critique sociale " manquait le tournant du néocapitalisme et demeurait rivée aux vieux schémas de la production hiérarchisée ; on la trouva donc fort démunie lorsque l'hiver de la crise fut venu. C'est à une relance conjointe des deux critiques complémentaires du capitalisme qu'invite cet ouvrage sans équivalent. - Nombre de page(s) : 1 vol. (971 p.) - Poids : 643g - Langue : fre - Genre : Essais d'Economie générale Tel. N° de réf. du vendeur N9782070131525