Revue de presse :
Six maisons et le train d'Evora pour seul événement notable. Le brigadier Trois-Seize s'inquiète du sens des mots : le terme "mortier" peut-il servir à définir sa condition d'artilleur auprès de civils qui ne le connaissent peut-être pas ? Que peut bien signifier l'expression "faire feu sur la mule blanche" ? La mule blanche représente-t-elle vraiment l'ennemi ? Dans ce petit village de l'Alentejo, la migration quotidienne des journaliers se vit dans l'amertume, sinon le ressentiment. Ils viennent du Nord, du Sud du Portugal, se vendent pour un salaire de misère. Une bande d'enfants loqueteux remue les ordures d'une décharge, à la recherche d'obus éventrés. Portela, un jeune chômeur, est amputé de la jambe droite pour avoir traversé par inadvertance le champ de manœuvres. Les récits s'entremêlent dans une sorte de relation familière au monde, presque domestique. Croiser un paysan pendu par un bras à une poutre ne paraît pas moins naturel dans ce paysage de chasse à la perdrix. La vie des champs portugais en somme, sous la botte d'une dictature chaussée de godillots.
En 1963, à l'époque où les néo-réalistes faisaient peser une lourde charge documentaire sur la littérature portugaise, Cardoso Pires s'est engagé avec ce texte dans une écriture qui tournait résolument le dos à tout naturalisme. Fable en prose concise, réfléchie, il nous offre une écriture d'almanach qui ramasse avec précision la geste d'un monde simple.-- Joël Jégouzo-- -- Urbuz.com
Quatrième de couverture :
La province d'Alemtejo, située au sud de Lisbonne, au-delà du Tage, est entre les mains de grands propriétaires féodaux qui oppriment les ouvriers agricoles. Le chômage et la misère donnent lieu à des manifestations dans le village de Cimadas, et la force publique s'efforce de faire régner le calme. Deux paysans du village, Anibal, un vieillard sans ressources et Portela, un jeune homme sans profession, décident de partir ver le nord pour trouver du travail. Anibal espère se faire recueillir au passage dans le cantonnement de Cerval Novo où son fils fait son service militaire. Parmi les officiers portugais, se trouve un capitaine américain, Gallagher, l'invité de Job, qui présente un nouveau matériel d'artillerie à l'armée. Pour les enfants qui gagnent quelques pièces en ramassant les éclats d'obus après les exercices de tir, Gallagher est le bienvenu ; pour les officiers portugais, il est surtout un élément de jalousie. Le jour où Gallagher assiste à des manœuvres, Anibal et son compagnon Portela arrivent à Cercal Novo et franchissent sans le savoir les limites de la zone dangereuse. Portela, blessé par un éclat d'obus, est soigné à l'infirmerie, et les deux paysans seront obligés, aprè cette escale imprévue, de rebrousser chemin et de rentrer à Cimadas.
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