Revue de presse :
Pierre Assouline nous convie ici à une enquête. Pourtant, celle-ci ne ressemble en rien à ce qu’il est d’usage en la matière. Sans donc parler véritablement de polar, le noeud de l'histoire qu’il nous propose, la disparition d'une femme, devient prétexte à une sorte d'exploration intérieure.
Tout cela commence très banalement : Rémi Laredo s'ennuie dans sa vie de famille. Il s'est peu à peu éloigné de sa femme, et a donc une maîtresse, Victoria. Ils ont pris l'habitude de pimenter leurs rendez-vous en choisissant des lieux habituellement peu dédiés aux choses de l'amour. C'est donc dans un parking que Rémi voit son amante, juste avant la disparition de celle-ci. Quant à Marie, la femme du héros, il s'agit d'un avocat aux dents longues. A propos de leur relation, Pierre Assouline précise : "Les raisons de rester ensemble étaient plus nombreuses et plus profondes que les motifs de séparation. Réalisme, résignation ou cynisme, qu'importe le terme, il variait selon les humeurs et les circonstances". Rien que de très banal, finalement !
L'absence aussi mystérieuse que soudaine de la maîtresse agit comme un prisme ou un révélateur, donnant au regard du héros une acuité affûtée. Une faculté qui, par de minutieuses descriptions, fouille les incohérences du comportement humain, la rigidité dans laquelle les gens s'enferment, devenant des personnages plus que des personnes. Autant de lignes dont la lecture se révèle jubilatoire. Avec un rare talent, Pierre Assouline dresse des caricatures d’attitudes ; celles-là mêmes auxquelles nous nous contraignons. "De sa fuite en avant, on retenait qu'il allait toujours de l'avant et on l'en félicitait", dit-il de Rémi Laredo. Un héros que l'on pourrait reconnaître, tant sa maladie est de notre temps. --Laure de Montalembert-- -- Urbuz.com
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Retrouver Victoria dans les lieux les plus insolites, pour des étreintes fugaces et passionnelles, "sous le regard de tous, mais à l'insu de chacun", s'engourdir du désir d'elle à la seule réminiscence de son parfum corporel ou à la simple évocation de ses courbes, c'est ici l'essentiel, le sel de sa vie. Lui, c'est Rémi Laredo, un homme que guettent la quarantaine et la bedaine qui va avec, chercheur à l'Institut d'art et de paléontologie de Paris, qui affectionne particulièrement la libre pensée et les dessins sur les parois des grottes préhistoriques. De sa vie, le reste n'est que quotidien, complice et nécessaire, mais inodore, incolore, aux côtés de sa femme Marie et de leurs deux enfants Paul et Virginie. Elle, avocate ambitieuse et matérialiste, bourgeoise apparemment dépourvue de profondeur, est son contraire. L'autre, la maîtresse, sensuelle et instinctive, rencontrée au hasard d'un dîner deux ans auparavant, est sa moitié. De l'une à l'autre, il passe aisément et secrètement, du moins le croit-il, jusqu'à la disparition de Victoria. Moins l'adultère, ce que dépeint avec sensibilité le dernier ouvrage de Pierre Assouline est davantage la passion amoureuse. Menée comme un roman à suspense, Double vie ne parvient pourtant pas à échapper au prévisible d'une histoire assez banale et convenue. --Céline Darner
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