Quatrième de couverture :
Genet a choisi comme personnages « Les Bonnes ». Au début de la pièce, deux sueurs, Claire et Solange, seules dans la chambre de Madame, « d'une dame un peu cocotte et un peu bourgeoise » , pendant son absence, jouent pour elles, et entre elles, des variations sur le thème des Bonnes et de Madame. Claire incarne Madame tandis que Solange joue de temps en temps le rôle de sa sueur Claire. Chacun des personnages menace de quitter ou de reprendre sa propre personnalité, ou d'inverser les rôles. Elles préparent un tilleul, chargé de gardénal, pour l'empoisonner. Comme on peut découvrir qu'elles ont par une lettre anonyme à la police dénoncé Monsieur, un moment arrêté, puis relâché, elles parlent avec véhémence toutes les deux, en tête à tête, de leur situation de bonnes et s'exaltent jusqu'à imaginer une mise à mort. Dans leur folie elles hésitent entre vouloir assassiner Madame, le personnage réel, et Madame incarnée par Claire. Solange force Claire à boire le tilleul empoisonné. Genet nous avertit. Il ne faut pas prendre cette tragédie à la lettre « C'est un conte, c'est-à-dire une forme de récit allégorique. « Sacrées ou non, ces Bonnes sont des monstres. Elles ont vieilli, elles ont maigri dans la douceur de Madame. Elles crachent leurs rages. » Les domestiques sont des êtres humiliés dont la psychologie est perturbée. Austères dans leur robe noire et souliers noirs à talons plats les bonnes ont pour univers la cuisine et son évier ou la chambre en soupente, dans la mansarde, meublée de deux lits de fer et d'une commode en pitchpin avec le petit autel à la Sainte Vierge et la branche de buis bénit. Genet a réussi cette pièce : « Les Bonnes », peut-être parce qu'il revivait, à l'intérieur de ses personnages, en l'écrivant, sa propre humiliation.
Présentation de l'éditeur :
Claire et Solange sont au service de Madame depuis des années. Elles l'aiment beaucoup, à tel point qu'elles décident de la tuer... Quelques gouttes de poison dans le tilleul quotidien, et l'affaire sera réglée. Encore faut-il faire boire sa tisane à Madame, complètement dé-bor-dée depuis que Monsieur est en prison : et pour honorer au mieux son mari qui va être libéré, il lui faut de nouvelles toilettes, de nouveaux chapeaux... Une comédie qui tourne vraiment mal, une poésie étrange, un théâtre résolument moderne dans lequel chacun cherche sa place Claire, Solange et Madame forment un trio étonnant. L'accompagnement critique s'attache aux conditions de création et de représentation de la pièce, à ses sources et aux diverses réécritures qu'elle a provoquées. Articulés autour de trois thématiques (l'ambiguïté, le suspense et le dénouement), les Arrêts sur lecture rendent compte de la modernité de la pièce. Grâce à un inventaire de ses différentes mises en scène, Les bonnes permettent de mettre en œuvre l'objet d'étude " Théâtre : texte et représentation "
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