La joie - Couverture souple

P�pin,Charles

3,43

118 �valuations de Goodreads

Couverture souple

ISBN 10 : 207046749X ISBN 13 : 9782070467495

Editeur : FOLIO, 2016

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Solaro traverse les �preuves de l'existence avec une force que les autres n'ont pas : il sait voir dans son quotidien la beaut� de toute chose, et par l� m�me r�ussit � en �prouver une certaine joie. Ce livre est son histoire, le roman d'un homme joyeux. C'est aussi une invitation � la r�flexion, � comprendre cette force myst�rieuse qui, � tout instant, peut rendre notre vie exaltante.

Les informations fournies dans la section � Synopsis � peuvent faire r�f�rence � une autre �dition de ce titre.

Extrait :

Je n'ai pas beaucoup dormi mais il y a ce bonheur dans mes muscles, cette chaleur dans mon sang qui me tiennent compagnie. Il y a cette lumi�re dans la ville, ce soleil de septembre qui r�chauffe les coeurs et les capots des voitures. Je ne conduis que d'une main, l'autre bras pend � la fen�tre, j'aime tant sentir sous ma paume la porti�re br�lante, la caresse de la t�le au creux de mon avant-bras. D'ailleurs, je ne conduis pas vraiment, je suis conduit, je me laisse conduire : ce sont les rues qui d�cident pour moi, les rues, les feux et le soleil, ma voiture conna�t par coeur le chemin de l'h�pital, je l'ai fait si souvent.
Aujourd'hui, maman a une bonne voix. Je l'ai entendu au premier de ses mots dans le t�l�phone, je lui dis que je serai l� bient�t, que je roule d�j� vers elle. Elle n'a qu'� fermer les yeux et s'endormir, je serai l� � son r�veil. J'acc�l�re encore et il me semble que tous les feux de Paris sont synchronis�s, qu'ils se sont donn� le mot pour passer au vert.
Louise m'appelle, la voix ensommeill�e. Elle veut savoir si je vais bien. Comment je fais pour tenir sans sommeil. Si j'ai une oreillette. Si ma r�union s'est d�roul�e comme je le souhaitais. Elle me dit qu'elle est encore au lit. Qu'il y a mon odeur dans les draps, notre odeur. � l'entr�e de l'h�pital, pour qu'on m'ouvre la barri�re, j'annonce que je suis attendu aux urgences. �a marche depuis des semaines, je r�p�te le m�me mensonge, la barri�re se soul�ve comme par magie et je remercie h�tivement l'agent, coinc� dans sa loge, qui ne me reconna�t jamais.
C'est le genre de choses que j'appr�cie, tous ces petits miracles de la vie, une barri�re qui ob�it, des feux qui passent au vert, un ami qui appelle alors qu'on pense � lui, deux corps qui dorment ensemble, parfaitement embo�t�s, sans m�me le faire expr�s. Louise, toujours en ligne, s'amuse de mon mensonge. Maman n'a jamais �t� aux urgences, elle est en canc�rologie mais les visiteurs n'ont pas droit � une place de parking dans l'enceinte de l'h�pital. Ils doivent stationner dehors et marcher dix minutes. J'ai encore r�ussi � me garer sous les fen�tres de sa chambre : cette place est toujours libre, comme si elle m'�tait r�serv�e. Je l'aime vraiment, cet emplacement. Il y a un peu d'herbe, aucune manoeuvre � faire, on se croirait � la campagne.
En refermant la porti�re, j'observe devant mon pied une petite fleur violette, �close dans une f�lure du bitume. Comment a-t-elle fait pour arriver ici ? Pour percer et cro�tre, �chapper si longtemps aux pas et aux pneus ? Cherchait-elle ce soleil qui me caresse le front ? Je l�ve les yeux au ciel et il me semble que les nuages filent anormalement vite, que le vent les balaie pour faire place au soleil.

Revue de presse :

Il a fait de la joie un roman. Le philosophe pop Charles P�pin nous explique pourquoi elle est d'�poque. La Joie est libre. Elle surgit n'importe quand, mais surtout dans les moments d'adversit�, de deuil et de tension politique. C'est dire si l'�poque est propice � ces sursauts euphorisants. Comme nous le rappelle Charles P�pin, 42 ans, �crivain, b�d�iste, conf�rencier et prof de philo m�diatique, "la joie est la meilleure r�ponse � la violence"...
Elle est subversive. Pas mieux que la joie pour d�crocher de la pub, des sondages et du cours de la Bourse. La joie, c'est le flux de l'�ternel pr�sent, le r�el rendu palpable, la facult� de s'�merveiller de son sort dans les pires situations. (Ludovic Perrin - Le Journal du Dimanche du 8 f�vrier 2015)

Le r�sultat n'en est pas moins un joli petit roman : fluide, malin, et d'une facture qui colle bien � son �loge de la simplicit� sans verser dans la niaiserie. L'existentialisme temp�r� par Philippe Delerm ? Apr�s la �Contre-enqu�te� de Kamel Daoud, qui revenait l'an pass� sur le crime de Meursault en adoptant le point de vue alg�rien du fr�re de sa victime, Charles P�pin confirme en tout cas que Camus, d�cid�ment tr�s tendance, peut s'accommoder � toutes les sauces. (Gr�goire Lem�nager - L'Obs du 30 avril 2015)

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