Biographie de l'auteur :
Jean Giono est né le 30 mars 1895 à Manosque en Haute-Provence. Son père, italien d’origine, était cordonnier, sa mère, repasseuse. Après des études secondaires au collège de sa ville natale, il devient employé de banque jusqu’à la guerre de 1914, qu’il traverse comme simple soldat. En 1919, il retourne à la banque. En 1920, il épouse une amie d’enfance, Élise. Ils auront deux filles, Aline et Sylvie. Lorsqu’en 1930 la banque qui l’emploie ferme sa succursale de Manosque et lui offre une situation ailleurs, il choisit de rester dans sa ville, et de quitter tout à fait la banque pour la littérature. Il fut aussi historien et scénariste. Dans l’œuvre de Giono, la nature tient une grande place. Il a toujours aimé les arbres. Quand il était petit, il allait se promener en compagnie de son père. Tous deux emportaient dans leurs poches des glands qu’ils plantaient dans la terre à l’aide de leur canne, en espérant qu’ils deviendraient de superbes chênes.Jean Giono est mort le 9 octobre 1970.
François Place, né en 1957, a étudié à l'école des arts et industries graphiques Estienne à Paris, avant de travailler comme illustrateur, d'abord pour la publicité, puis pour l'édition jeunesse. En 1992, il passe à l'écriture de fiction avec un premier album remarqué «Les derniers géants», couronné par de nombreux prix. Son atlas imaginaire, «L'Atlas des géographes d'Orbæ», qui explore ving-six pays cartographiés comme des lettres de l'alphabet, est paru en trois tomes, entre 1996 et 2000. Il a reçu également plusieurs prix, dont un à la foire internationale de Bologne et un prix spécial «sorcières» décerné par les libraires jeunesse. Son dernier album, «La fille des batailles», a reçu le baobab du salon du livre de Montreuil. Ses albums parlent de l'ailleurs, des voyages, de la rencontre. Comme illustrateur, il a collaboré avec des auteurs comme Michael Morpurgo, Erik Lhomme, Timothée de Fombelle. Il a également travaillé pour le site internet jeunesse du musée du Louvre. En janvier 2010 est paru son premier roman «La douane volante».
Extrait :
Il y avait un petit garçon qui habitait un pays de plaines. Tous les dimanches après-midi il allait se promener avec son père dans des chemins bordés de haies. Ils marchaient pendant des heures entre des murailles de clématites et d'aubépines. Ils avaient toujours envie de voir le pays qui les entourait.
En réalité, dans ces longues promenades, ils avaient toujours l'espoir d'aboutir finalement dans un endroit où il n'y aurait plus ces haies qui bouchaient la vue. Mais ils n'arrivaient jamais à en sortir. Un chemin bordé d'aubépines tombait dans un chemin bordé de hautes clématites, puis dans un autre bordé de petits érables touffus, puis dans un autre bordé d'aubépines, et ainsi de suite. A la longue, ils perdaient patience, et ils s'arrangeaient pour passer de l'autre côté des haies en empruntant les trouées destinées aux vaches. C'était pour se trouver tout simplement devant un carré de foin vert pas plus grand que la place du village et bordé lui-même de hautes barrières de peupliers, de trembles et de saules.
- C'est bête, disait le petit garçon, traversons le pré et allons voir ce qu'il y a de l'autre côté des arbres.
C'est ce qu'ils faisaient; mais, de l'autre côté, c'était encore un carré de foin vert bordé de hautes barrières de peupliers, de trembles et de saules. Si bien que le père et l'enfant finissaient par marcher dans les chemins la tête basse, comme des condamnés à mort.
Cependant, le paysage autour d'eux était certainement vaste, et même il devait être beau. On pouvait s'en rendre compte grâce au vol des oiseaux. Les canards sauvages passaient avec une telle lenteur majestueuse dans le ciel qu'on était bien obligé d'imaginer la grandeur des étendues sur lesquelles ils se promenaient ainsi en ménageant leurs forces.
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