Biographie de l'auteur :
Yves Hughes est né en 1960 à Genève. Auteur d'une cinquantaine de fictions pour la radio, il a écrit quelques scénarios pour la télé et des sketches pour les «Guignols de l'info» sur Canal +. Il signe aussi des pièces de théâtre, dont l'une, "Mal en voix", a été adaptée pour France Culture. Auteur de plusieurs romans policiers pour adultes et ados, il est ainsi le créateur de la saga qui met en scène la drôle de tribu : Yann Gray, Valentine, Mamounette et Robin, dans la collection Scripto.Photo : © C.HeliePetit tour d'horizon- Passions : la peinture, la pluie, les arbres.- Gourmandises : les cafés crème, l'hiver, les matins.- Fidélités : écrire dans les bars, debout au comptoir, la solitude, un lac.- Phobies : les valises, les photos.- Manies : sentir les livres, ouvrir la boîte aux lettres.- Petits plaisirs : les aéroports sans partir.- Attirances : les voix.- Passions littéraires : Cortázar, Philip Roth, Nathalie Sarraute, Hemingway, Kundera.- Gourmandises littéraires : Simenon, Fante, Brautigan. - Plaisirs littéraires : Steinbeck, Durrell, Gary, Sollers. - Fidélités littéraires : Montalbán, García Márquez. - Oublis littéraires : Gide, Proust, Joyce, Borges.- Désertions littéraires : Balzac, Claudel.- Musique : Verdi ; Tchaïkovski et puis les variétés ringardes, mauves et guimauves.- Peinture : les Nabis, les Fauves, Hopper, Hélion, Modigliani.- Sculpture : Giacometti, les lièvres fous de Barry Flanagan.
Extrait :
Les lumières de Veracruz disparaissaient dans le sillage du navire. Je restais accoudé au bastingage avec Rainbow sur mon épaule qui s'essuyait le bec contre mon oreille.
- Arrête !
On dépassait les entrepôts frigorifiques des conserveries de poissons. Puis les bâtiments de cale sèche où attendaient les navires en réparation.
Et là-bas, derrière les fenêtres éclairées de la capitainerie, la silhouette de l'officier d'astreinte se détachait en ombre chinoise. Il était debout, les bras levés à la hauteur des yeux. J'ai deviné ce qu'il faisait : il nous suivait à la jumelle. Au coup de sirène du paquebot il a écarté une main pour nous adresser un geste d'adieu.
On abandonnait le Mexique à sa nuit tiède, à ses odeurs d'alcool de cactus et à ses parfums de jacarandas en fleur.
J'avais envie d'en faire une chanson.
- Qu'est-ce que t'en penses ?
Le bec maintenant me picorait le lobe.
Le bateau était resté à quai trois jours et j'avais eu le temps de descendre en ville. L'ombre traçait des lignes droites qui découpaient les quartiers comme avec un feutre noir. Je m'étais baladé avec Rainbow en m'appliquant à marcher dans l'ombre. Mais cet oiseau adorait la chaleur, alors je laissais dépasser une épaule au soleil pour qu'il en profite. J'en gardais un coup de soleil sur le cou, du côté gauche. Ça me brûlait.
Pendant trois jours j'avais mangé des tortillas dans des petits bars du centre et des glaces à la goyave que j'achetais aux vendeurs des rues.
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