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Le roman de Boualem Sansal s'ouvre sur une grande et puissante description de la petite ville de Rouiba, non loin d'Alger. Là, comme partout en Algérie, on peut mesurer la métamorphose des villes et la métamorphose des hommes que ces trente dernières années ont transfigurés tragiquement. Après trente ans justement, Abdallah, un modeste ouvrier agricole parti travailler en France, de retour enfin au pays, ne reconnaît plus ni la terre, ni les siens. "J'ai laissé un paradis, je retrouve un enfer", confie-t-il à son frère. Absent au monde, ressassant les souvenirs d'une période heureuse où il travaillait au service des colons, Abdallah l'incompris, le marginal, se retire dans une vieille bicoque, à la sortie de la ville, près du cimetière chrétien. Un jour, on le retrouve assassiné. À ses côtés, un autre homme a été tué. Il s'agit de Si Moh, une sorte de petit parrain local, l'antithèse complète d'Abdallah. Larbi, un vieil inspecteur qui tente d'éviter comme il le peut toute forme de corruption, mène l'enquête. Le Serment des barbares est un roman unique sur l'histoire de l'Algérie. Amer et désenchanté, Boualem Sansal brosse un portrait et une histoire sans concession de son pays. Mais aussi critique soit-elle, cette vision est supplantée par une langue poétique et passionnée, l'attachement indéfectible de l'auteur à son pays natal s'y lit à chaque phrase. Le Serment des barbares a reçu en 1999 le prix du Premier Roman. --Denis Gombert
Quatrième de couverture :
«Tout est douteux à Rouiba, son opulence autant que sa prétention d'être le poumon économique de la capitale. L'agriculture est un vice qui n'a plus de troupes. L'industrie bricole dans le vacarme et la gabegie. Les rapports d'experts le proclament ; mais qui les lit ? Le commerce est mort de mort violente, les mercantis lui ont ôté jusqu'à la patente. À ceux qui s'en inquiètent, des nostalgiques de la mamelle socialiste ou des sans-le-sou, les bazaris jurent que c'est l'économie de marché et que ça a du bon. Leurs complices du gouvernement, qui ont fini de chanter la dictature du prolétariat, apportent de l'eau à leur moulin en discourant jusqu'à se ruiner le gosier. Et si le Coran, le règlement et la pommade sont de la conversation, ce n'est pour ces camelotiers ruisselant de bagou qu'artifices pour emmancher le pigeon et boire son jus. Soyons justes, on ne saurait être commerçant florissant et se tenir éloigné de l'infamie ; l'environnement est mafieux, le mal contagieux ; un saint troquerait son auréole pour un étal [...] Les rapports avaient prévu la dérive ; mais qui les a lus ?Ainsi était Rouiba ; il y a peu.»Une épopée rabelaisienne dans l'Algérie d'aujourd'hui.
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