Quatrième de couverture :
«L'armée : gadoue, puanteur, abomination de la désolation.» L'homme qui écrit cela et qui se trouve être colonel, célèbre, voire «roi sans couronne», s'engage incognito comme simple soldat dans l'aviation de Sa Majesté. Quand on a exercé le pouvoir en s'en défiant et sans l'aimer, pourquoi ne pas tâter de l'obéissance absolue, de la servitude ? Et au fond, plutôt que de sombrer dans la gloire ou la folie, pourquoi ne pas rester un temps en friche, dans le terre à terre parfait de l'abrutissement militaire, en marge du monde et de sa propre vie ? C'est de l'épreuve vécue jour après jour, consignée nuit après nuit, que naîtra La matrice, un supplice. Et c'est avec un souci de vérité photographique que T.E. Lawrence enregistra son expérience dans le broyeur : les mille détails, tous éprouvés, tous authentiques, furent notés très serré, sans recul, en une sorte de «sténographie émotive et intellectuelle». Puis, des mois durant, T.E. Lawrence travailla inlassablement cette matière pour la mettre en forme. Et de l'abîme qu'il laisse parfois entrevoir monte un souffle brûlant qui vient lécher dangereusement nos frêles raisons de vivre.
Biographie de l'auteur :
Thomas Edward Lawrence est né le 15 août 1888 à Tremadoc dans le Pays de Galles. Après des études à Oxford, il apprend l'arabe et voyage en Syrie et en Mésopotamie, participant notamment à une mission archéologique à Carchemish, sur l'Euphrate. Durant la Première Guerre mondiale, il est le principal instigateur, avec l'appui de l'émir Fayçal, de la Révolte Arabe contre les Turcs. Renonçant aux honneurs et au pouvoir, il s'enrôle en 1922 comme simple soldat dans la R.A.F. Il meurt accidentellement le 19 mai 1935.
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