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Lunardi,Adriana Corps étranger ISBN 13 : 9782070787623

Corps étranger - Couverture souple

 
9782070787623: Corps étranger
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Mariana est une artiste, déjà d'un certain âge, qui aime la solitude et la nature. Elle vit dans la forêt atlantique brésilienne où elle s'est retirée après la mort de son frère, José. Passionnée par son art, elle s'applique à dessiner une plante très rare, la bromélie, qui ne fleurit qu'une seule fois. Mais il lui manque une couleur pour achever son dessin... C'est de celte façon qu'elle va rencontrer Manu, photographe chargée de lui apporter le tube de peinture manquant. Manu sort d'une relation toxique qui l'oblige à être hébergée par Paulo, son galeriste, qui n'est autre que l'ancien amant de José... La rencontre de ces trois personnages peu désireux d'avoir affaire les uns aux autres les contraint, en un week-end, à des décisions qui vont influer sur leur destin et les conduire, en même temps qu'ils se libèrent du passé, à affronter les temps à venir.

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Extrait :
Extrait du prologue

De grosses gouttes de pluie sur le plastique scandent le battement sinistre des secondes qui ne font déjà plus défaut. Le gyrophare de l'ambulance dilate et rétracte la scène alternativement. Allongé sur le sol, recouvert en partie d'un morceau de vinyle transparent, les yeux encore ouverts, il - non, ce n'est plus «il» qu'il faut dire, je me censure immédiatement et, tel un grammairien obsédé, je pense au changement qui s'opère en ce moment dans le langage. Tout souffre une réforme lexicale abrupte : de nouveaux vocables répercutent une froideur technique inattendue dans notre usage de la langue et, brutalement, même la personne la plus chère entre toutes devient ce qu'on appelle un corps. Non le nom qui, accolant le mot et la chose de manière parfaitement exacte, évoque immédiatement un visage, non la cosmogonie individuelle de l'être et le nom qu'il porte : à partir de maintenant, un terme générique, correspondant à l'unité biologique formée par une tête, des membres, un buste, signale sa nouvelle condition.
Je m'agenouille pour toucher le visage. Il est froid. Je suis de la pointe de mes doigts la balafre desséchée, presque invisible, qui traverse la joue jusqu'à la commissure des lèvres teintées de pourpre. Les vêtements sont humides, les cheveux trempés. Je prends une de ses mains. Je les observais il y a un instant, elles tenaient un livre. Je ne me suis pas demandé si elles étaient chaudes, si elles étaient agiles, ni ne me suis émue de leur habileté à manier les pages. Le chaud et le froid n'étaient pas des catégories avec lesquelles les décrire. Elles étaient seulement, dans ce séjour, deux belles mains, légèrement carrées, viriles.
Je feuilletais un numéro de Vogue datant de deux étés et j'avais allongé le bras pour allumer la lampe la plus proche, chassant dans l'instant l'obscurité qui refusait de s'en aller, même avec l'arrivée du jour. Les claquements de porte venant de l'intérieur de la maison et le bruit métallique des vitres dansant dans les huisseries rivalisaient de fureur. J'attendais un commentaire de sa part, mais rien, les accès impérieux du vent qui déplaçaient tout ne le firent pas lever les yeux du livre, ouvert à la même page depuis un certain temps. C'est là, à ce moment exactement, que j'ai longuement apprécié ses mains, sans me demander si elles étaient froides ou chaudes.
Des gouttes de pluie précipitées avaient commencé à envahir la véranda, menaçant d'inonder la salle. J'ai abandonné mon fauteuil et me suis approchée de la grande baie vitrée qui séparait la maison du jardin. L'ébranlement du ciel, avec les nuages qui s'enfuyaient à toute vitesse et les voix tonitruantes de l'orage, faisait penser à un dieu blessé dans son orgueil en train de proférer des imprécations contre l'humanité. J'ai poussé un des panneaux de la baie vitrée, laissant un grand espace ouvert pour que la forte chaleur à l'intérieur soit remplacée par la fraîcheur de l'eau qui tombait dehors. La lampe au plafond a clignoté deux fois, attirant mon regard : s'agissait-il d'une baisse de tension sur le réseau d'électricité ou l'ampoule était-elle sur le point de griller ? Quand je me suis retournée, jouant au jeu de la carte qui doit retrouver sa pareille - il suffit pour cela de se souvenir de l'endroit où la figure jumelle se trouvait un instant auparavant -, j'ai constaté qu'un changement concret s'était produit dans la pièce. Une absence prenait en défaut l'image précédente, confiée à la mémoire. Une figure du jeu avait été échangée. Au lieu de sa personne assise sur la chaise, voyageuse de son propre esprit, ce qu'on voyait était un meuble nu avec, contre le dossier, des coussins de velours qui conservaient encore le chiffonnement d'une occupation récente. Sur le siège, le livre ouvert, retourné du côté de la couverture.
(...)
Revue de presse :
Prose romanesque, mais aussi -poésie pure jusque dans ses effets visuels, ce récit sonde les mystères du coeur avec finesse et maîtrise. Un texte vibrant, riche d'interrogations sur l'art, la beauté et l'altérité. (Paloma Blanchet-Hidalgo - Le Monde du 19 mars 2015)

Une fleur rare qui n'éclôt qu'une seule nuit va réunir deux femmes. D'une esthétique hors normes, le roman intrigue et éblouit par un partage des mots choisis avec parcimonie. L'une peint, l'autre photographie. L'une et l'autre sont des étrangères en exil sur terre qu'elles tentent ou refusent d'apprivoiser, luttant contre l'ubiquité et la débâcle des temps modernes. Mariana et Manu cherchent à fixer, à figer le temps. C'est la temporalité de l'écriture que nous offre Adriana Lunardi, hantée par le scrupule du mot. Elle fait se mouvoir les phrases en cercles concentriques où les associations d'idées créent des tableaux d'une rare esthétique. Ces femmes sont enfermées dans des corps singuliers. (Virginie Gatti - L'Humanité du 19 mars 2015)

Dans ce premier roman, publié au Brésil en 2006 et tout juste traduit en français, Adriana Lunardi affronte des thèmes appelant souvent la gravité appuyée ou la superficialité de bons sentiments. Elle les contourne grâce à une écriture saillante, donnant aux personnages une coloration et un relief singuliers. Avec patience et délicatesse, elle confronte les fragilités de ces êtres rafistolés, comme un scientifique sonderait la réaction d'une plante mise en présence d'une autre espèce. (Jeanne Ferney - La Croix du 18 mars 2015)

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  • ÉditeurJoëlle Losfeld
  • Date d'édition2015
  • ISBN 10 2070787621
  • ISBN 13 9782070787623
  • ReliureBroché
  • Nombre de pages280
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Lunardi, Adriana
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ISBN 10 : 2070787621 ISBN 13 : 9782070787623
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Description du livre Paperback. Etat : NEUF. Mariana est une artiste, déjà d'un certain âge, qui aime la solitude et la nature. Elle vit dans la forêt atlantique brésilienne où elle s'est retirée après la mort de son frère, José. Passionnée par son art, elle s'applique à dessiner une plante très rare, la bromélie, qui ne fleurit qu'une seule fois. Mais il lui manque une couleur pour achever son dessin. C'est de cette façon qu'elle va rencontrer Manu, photographe chargée de lui apporter le tube de peinture manquant. Manu sort d'une relation toxique qui l'oblige à être hébergée par Paulo, son galeriste, qui n'est autre que l'ancien amant de José. La rencontre de ces trois personnages peu désireux d'avoir affaire les uns aux autres les contraint, en un week-end, à des décisions qui vont influer sur leur destin et les conduire, en même temps qu'ils se libèrent du passé, à affronter les temps à venir. - Nombre de page(s) : 280 - Poids : 430g - Langue : PORTUGAIS - Genre : Littérature Hispano-Portugaise LITTERATURE ETRANGERE JOELLE LOSFELD. N° de réf. du vendeur N9782070787623

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