Romances sans paroles - Couverture souple

Verlaine,Paul

Couverture souple

ISBN 10 : 2072709679 ISBN 13 : 9782072709678

Editeur : Folio, 2017

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Extrait

1. DE 1870 � 1873 : APR�S LA BONNE CHANSON

1.1. Conjonctures et �convictions� politiques

Au moment de publication de La Bonne Chanson, en 1870, Verlaine, mari� et bient�t p�re, jouissait d'une r�putation prometteuse. Les r�actions positives avaient sans doute afflu� � l'�poque. La famille Maut� a peut-�tre d�truit des lettres de correspondants peu prestigieux, mais le manuscrit du recueil n'a pas forc�ment subi le m�me sort d'exemplaire de Mathilde de l'�dition originale a �t� conserv� et il n'est pas s�r qu'elle se serait d�barrass�e d'un manuscrit dont elle est rest�e, malgr� tout, assez fi�re) ; il se peut que de futures recherches, ou de futures ventes, fassent r�appara�tre une partie des documents qui manquent aujourd'hui.
On sait que trois des quatre po�tes les plus c�l�bres de l'�poque ont f�licit� Verlaine de son ouvrag�. Ce fut d'abord Th�odore de Banville qui, dans un compte rendu publi� dans Le National du 18 juillet 1870, se f�licitait de la s�r�nit� du volume apr�s les douleurs et les angoisses exprim�es dans les Po�mes saturniens :

Aujourd'hui, par un de ces divins miracles dont par bonheur la tradition n'est pas perdue, Paul Verlaine retrouve � la fois dans son nouveau livre les gaiet�s, les esp�rances et les vaillantes candeurs sereines de son �ge, car c'est pour une ch�re fianc�e qu'a �t� assembl� ce d�licieux bouquet de po�tiques fleurs que le m�me artiste, toujours aussi savant mais devenu heureux, appelle si justement La Bonne Chanson. [Bivort 1997, 59]

Le 9 ao�t, Leconte de Lisle �crivait � l'auteur : �Vos vers sont charmants ; ils respirent le repos heureux de l'esprit et la pl�nitude tranquille du coeur.� Mais le ton de la lettre s'assombrissait tr�s vite :

Recevez mes meilleures f�licitations.
Voici que la pauvre Po�sie est bien malade ; et pour longtemps nous sommes ici dans une inqui�tude effroyable des �v�nements. Si la bataille qui doit se livrer � l'entr�e des Vosges est perdue, les Prussiens seront � Paris dans huit jours. [Donos 1898,62-63]

C'est dans ce contexte que Victor Hugo affirma voir dans le petit volume �une fleur dans un obus�, la m�taphore convenue des fleurs po�tiques (cf. celle de Banville) se croisant avec un recours, fr�quent � cette �poque, � un travestissement ludique des obus qui mena�aient Paris [Donos 1898, 62]. En effet, lorsque Banville publia son compte rendu, la guerre commen�ait : l'�pithalame pouvait faire figure d'objet d�risoire au vu de la trag�die qui s'amor�ait. Un certain Arthur Rimbaud allait d'ailleurs se voir reprocher, lui aussi, la production de po�mes peu appropri�s � la conjoncture. Le m�me jeune po�te, enchant� par la lecture des F�tes galantes, avait entendu parler de La Bonne Chanson, peut-�tre gr�ce � une allusion faite au recueil dans la livraison du 30 juillet du journal satirique et r�publicain La Charge dont il a connu quelques num�ros : il ne pouvait obtenir le volume � Charleville, o� l'on ne recevait presque plus de livres � cause de la guerre, mais incita son professeur Georges Izambard � l'acheter, le 25 ao�t 1870, sans savoir que son correspondant ne pouvait pas plus que lui se le procurer.
En d�pit de sa r�putation anti-utilitariste, la po�sie parnassienne se mit tr�s largement au service de la D�fense nationale. Fort logiquement, la presse se d�sint�ressa de La Bonne Chanson et la plaquette ne fut v�ritablement �publi�e� qu'en 1872. La recension de Banville, qui semblait tant promettre, n'a pas attir� l'attention sur ces vers (pour l'instant, aucun autre compte rendu contemporain n'a �t� retrouv�).

Quatri�me de couverture

Il pleure dans mon cœur Comme il pleut sur la ville ; Quelle est cette langueur Qui p�n�tre mon cœur ? Tristesse et douceur dans cette premi�re strophe d’une des �Ariettes oubli�es� que Verlaine �crit en 1872. Loin du romantisme et de son alexandrin majestueux, Romances sans paroles s’essaie aux vers courts et, plus incroyable encore, aux vers impairs ! La r�volution po�tique est en marche, et avec elle une nouvelle incarnation de son cr�ateur : le po�te maudit. Aux c�t�s de Paul, Arthur Rimbaud, Tristan Corbi�re ou Charles Cros. Malgr� leurs diff�rences, ils ont tous une vis�e commune : lutter contre l’ordre moral qui s�vit apr�s la Commune. La po�sie fr�mit et gronde � la fois : c’est beau. + un dossier en quatre parties : Je d�couvre J'analyse Nous avons la parole Prolongements Classe de troisi�me.

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