Extrait :
L'auteur
Maurice Genevoix naît le 29 novembre 1890 à Decize, en Bourgogne, dans le département de la Nièvre. L'année suivante, ses parents s'installent à Châteauneuf-sur-Loire, près d'Orléans, où il passe toute une partie de sa jeunesse.
Une jeunesse douloureuse et studieuse
Reçu premier du canton au certificat d'études, Maurice Genevoix devient interne au lycée Pothier d'Orléans. Il en conservera un souvenir amer. La mort de sa mère, en 1903, le bouleverse durablement. De longues promenades sur les bords de la Loire, les études et la lecture lui sont un refuge et un réconfort. De 1908 à 1911, il poursuit des études de lettres au lycée Lakanal de Sceaux, dans la banlieue parisienne, où il est pensionnaire. En 1912, il est admis premier de sa promotion au concours d'entrée de la prestigieuse École normale supérieure. Il songe alors à mener une double carrière d'universitaire et de romancier.
Le «poilu» de 1914
La guerre en décide autrement. Mobilisé le 2 août 1914, Maurice Genevoix est affecté au 106e régiment d'infanterie. Comme sous-lieutenant puis comme commandant d'une compagnie, il participe aux violents combats de la Marne et des Hauts de Meuse. Le 25 avril 1915, il est grièvement blessé sur la colline des Éparges, près de Verdun. Il en gardera toute sa vie des séquelles. Réformé après sept mois d'hôpital, invalide à 70 °/°, ayant perdu tout usage de sa main gauche, il retourne à Paris puis, atteint de la grippe espagnole, dans le village de son enfance, Châteauneuf-sur-Loire.
Un écrivain prolixe et à succès
Maurice Genevoix décide dès lors de se consacrer à l'écriture. Récit de son expérience de la guerre, Ceux de 14 le fait d'emblée connaître. Raboliot, roman de la Sologne, obtient le prix Goncourt en 1925. Auteur prolixe, il publie, entre 1925 et 1945, un roman par an. Les épreuves ne l'épargnent pourtant pas. En 1928, après la mort de son père, il s'installe définitivement aux Vernelles près de Saint-Denis-de-l'Hôtel (dans le Loiret). Marié, en 1937, à Yvonne Montrosier, il est veuf l'année suivante. La guerre l'oblige à se réfugier en Aveyron. En 1943, il épouse en secondes noces Suzanne Viales, dont il a une fille, Sylvie, l'année suivante. Revenant aux Vernelles, dans son bureau donnant sur la Loire, il continue d'écrire avec patience, obstination et passion.
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Quatrième de couverture :
Les épreuves de la dernière guerre, loin de faire oublier celles de la précédente, les ont rappelées au souvenir des hommes d'aujourd'hui. Comment, avec le recul du temps, nous apparaît la guerre de 1914 ? Ce fut la guerre du fantassin, de la boue, de la sueur, du sang. Maurice Genevoix a connu ces épreuves en première ligne dès le 25 août 1914, à l'époque où le commandement, croyant encore à une guerre courte, ne ménageait guère la vie des hommes. Chef de section, puis commandant de compagnie dans un régiment d'infanterie, il a tenu les lignes dans la région de Verdun et particulièrement dans le secteur des Eparges, l'un des plus atroces de cette période. " Ceux de 14 " n'est pas seulement, selon le jugement de Norton Cru, le meilleur des témoignages qui ait été fourni sur la guerre de 1914-1918 ; c'est aussi, malgré le souci d'éviter la " littérature ", l'ouvrage d'un maître écrivain. Les dons d'évocation, de psychologie, de peinture des âmes et des situations qui devaient plus tard s'affirmer au cours d'une oeuvre magnifique, brillent déjà ici de tout leur éclat. Ce qui fait le mérite particulier de cet ouvrage, c'est qu'il est avant tout humain. L'auteur, qui participe à la grande aventure de ses pareils, en fixe les traits avec une puissance d'expression, une générosité d'âme qui font de telles pages un mémorial inoubliable. Mémorial qui n'a rien d'inactuel. Rajeunie, purifiée, réduite à l'essentiel et par là même plus frappante, cette réédition de " Ceux de 14 " prend place parmi les maîtres livres de cette époque.
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