Octave Mouret (le futur héros du Bonheur des Dames), débarque à Paris et devient le nouveau locataire d'un immeuble bourgeois de six étages, situé rue de Choiseul. Il découvre rapidement que, dans cette demeure en apparence de réputation irréprochable, les intrigues font partie de la vie courante des habitants. Derrière une belle façade se dissimule une cour intérieure d'où émane des odeurs nauséabondes dues aux détritus des cuisines que les domestiques jettent par les fenêtres. Et par analogie, derrière cette respectable façade, existe un puant cloaque moral, où le vice, l'adultère et l'hypocrisie bourgeoise règnent en maître : de vieux barbons pervertissent, grâce à leur argent, des jeunes filles ; les maris trompent leurs femmes avec les domestiques ; les femmes méprisent leurs maris et ne restent que pour leur fortune ; les mères courent les bals afin de trouver, coûte que coûte, un beau parti pour leur progéniture... Octave, qui au départ se laisse prendre à ce jeu, revient dans le droit chemin grâce à Mme Hédouin, la seule qui réussisse à se tenir à l'écart de cette misérable société. Les bonnes du dernier étage subissent et assistent à cet infernal ballet. Comme le dit l'une d'elle en guise de conclusion : - Mon Dieu ! mademoiselle, celle-ci ou celle-là, toutes les baraques se ressemblent. Au jour d'aujourd'hui, qui a fait l'une a fait l'autre. C'est cochon et compagnie.
Pot-Bouille appartient aux Rougon-Macquart, grande fresque romanesque et sociale d'Émile Zola. Octave Mouret, le jeune héros, arrive à Paris, où il compte faire fortune. Il emménage rue de Choiseul, dans un bel immeuble bourgeois. Il trouve du travail dans une boutique de mode. Témoin des multiples intrigues que la maison cache, Octave entend bien, lui aussi, profiter de la beauté de ces parisiennes et réussir grâce à ses liaisons. Il essaie, successivement, avec plus ou moins de succès, de séduire différentes femmes de la maison, en même temps que la patronne de la boutique. À travers ses yeux, se découvre l'hypocrisie de la bourgeoisie. L'immeuble est comme "la marmite où mijotent les pourritures de la famille et les relâchements de la morale". Une dot promise et non payée, un détournement d'héritage, des adultères, rien n'est épargné au regard naïf puis désabusé d'Octave, qui y perdra ses illusions.
Peinture au vitriol, Pot-Bouille est remarquable par la force de sa critique, servie par la plume acerbe et talentueuse d'Émile Zola qui transporte le lecteur. --Céline Darner