Biographie de l'auteur :
Marie Jean Antoine Nicolas de Caritat, marquis de Condorcet, né le 17 septembre 1743 à Ribemont et mort le 29 mars 1794 à Bourg-la-Reine, est un philosophe, mathématicien et politologue français. Sa jeunesse Né à Ribemont (Picardie) en 1743, il est l’un des descendants de la famille Caritat. Les Caritat tenaient leur titre de la ville de Condorcet (Dauphiné) dont ils étaient originaires. Il perdit son père alors qu'il n'avait que trois ans. Sa mère, très dévote, confia son éducation au collège jésuite de Reims, puis au collège de Navarre, à Paris. Condorcet se distingua rapidement par ses capacités intellectuelles. Les premières distinctions publiques qu’il reçut furent en mathématiques. Quand il eut 16 ans, ses capacités d’analyses furent remarquées par D'Alembert et Clairaut, et bientôt, il devint l’élève de D’Alembert. Mathématicien De 1765 à 1774, il se concentra plus particulièrement sur les sciences. En 1765, il publia son premier travail sur les mathématiques, intitulé Essai sur le calcul intégral, qui fut très favorablement accueilli, et lança sa carrière de mathématicien de renom. Cet essai ne sera d’ailleurs que le premier d’une longue série. Dès 1767-1769, il écrit ses premiers papiers sur l'arithmétique politique et le calcul des probabilités. Condorcet est alors influencé par les savants des Lumières de l'Italie du Nord et par leurs essais de formalisation du réel (Cesare Beccaria, les frères Verri, Paolo Frisi, etc... ). Il envisage ainsi des calculs en matière de jurisprudence (voir le texte inachevé « Sur les lois criminelles en France »). Mais il faut attendre 1784 pour que Condorcet développe une théorie d'ensemble de l'arithmétique politique. Le 25 février 1769, il fut élu à l’Académie royale des sciences. En 1772, il publia à nouveau des travaux sur le calcul intégral, qui furent unanimement acclamés et considérés comme révolutionnaires dans de nombreux domaines. C’est peu après cela qu’il rencontra et se lia d’amitié avec l’économiste Turgot, qui allait devenir administrateur sous Louis XV (1772), puis contrôleur général des Finances sous Louis XVI (1774). En 1786, il épousa Sophie de Grouchy, la sœur du futur maréchal de Grouchy, lui-même déjà beau-frère de Cabanis. Homme en politique Statue du Marquis de Condorcet par Pierre Loison, vers 1853. Première statue du Pavillon Colbert au Pavillon Sully, cour Napoléon, palais du Louvre
Présentation de l'éditeur :
CHAPITRE 1: - Premier Mémoire: Nature et objet de l'instruction publique: - La société doit au peuple une instruction publique. 1er: - Comme moyen de rendre réelle l'égalité des droits. L'instruction publique est un devoir de la société à l'égard des citoyens. Vainement aurait-on déclaré que les hommes ont tous les mêmes droits; vainement les lois auraient-elles respecté ce premier de l'éternelle justice, si l'inégalité dans les facultés morales empêchait le plus grand nombre de jouir de ces droits dans toute leur étendue. L'état social diminue nécessairement l'inégalité naturelle, en faisant concourir les forces communes au bien être des individus. Mais ce bien être devient en même temps plus dépendant des rapports de chaque homme avec ses semblables, et les effets de l'inégalité s'accroîtraient à proportion, si l'on ne rendait plus faible et presque nulle, relativement au bonheur et l'exercice des droits communs, celle qui naît de la différence des esprits. Cette obligation consiste à ne laisser subsister aucune inégalité qui entraîne de dépendance. Il est impossible qu'une instruction même égale n'augmente pas la supériorité de ceux que la nature a favorisés d'une organisation plus heureuse. Mais il suffit au maintien de l'égalité des droits que cette supériorité n'entraîne pas de dépendance réelle, et que chacun soit assez instruit pour exercer par lui même et sans se soumettre aveuglément à la raison d'autrui, ceux dont la loi lui a garanti la jouissance. Alors, bien loin que la supériorité de quelques hommes soit un mal pour ceux qui n'ont pas reçu les mêmes avantages, elle contribuera au bien de tous, et les talents comme les lumières deviendront le patrimoine commun de la société......................
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