Extrait :
UNE HUMANITÉ EN MOUVEMENT
Toutes les civilisations possèdent leur lot de textes qui placent l'humanité de l'Homme dans sa capacité à ne pas nuire à son prochain. De même, pratiquement tous les dieux que s'est donné l'humanité ont attribué à la vie un caractère sacré. Peut-on déduire de cette posture morale, que l'on rencontre partout et à toutes les époques, que la notion de «droits de l'Homme» existe depuis que ce dernier a commencé à vivre en société ?
La notion de droits de l'Homme dans son acception actuelle a, en fait, une histoire plus longue et plus complexe. Elle est née quand l'«Homme» qu'elle veut défendre contre tous les arbitraires est passé du statut de créature de Dieu ou de simple membre d'une communauté à celui d'individu détenteur de droits inaliénables que nulle autorité ne peut lui contester.
Cette formulation des droits humains prend forme aux XVIIe et XVIIIe siècles, en Angleterre d'abord, puis aux États-Unis devenus indépendants en 1776, et enfin, en France. En 1789, la Déclaration des droits de l'Homme et du citoyen, acte fondateur de la Révolution française, proclame que «tous les Hommes naissent et demeurent libres et égaux en droit». Sur le plan politique, les droits de l'Homme s'incarnent dans le statut de citoyen permettant à leur détenteur de choisir librement ses gouvernants. Le caractère universel de cet Homme-citoyen est au coeur de la philosophie des Lumières. C'est du «genre humain» que parlent ses penseurs les plus célèbres, de Locke à Montesquieu et à Voltaire.
Tout se passe cependant concrètement - et pendant près de deux siècles - comme si cet Homme universel abstrait n'englobait pas tous les humains concrets. Ainsi le principe d'égalité inscrit dans la Constitution des Etats-Unis s'est-il fort bien accommodé de l'esclavage des Noirs qui n'a été aboli qu'en 1865. Et si la Révolution française a voulu porter aux quatre coins de l'Europe sa devise «Liberté, égalité, fraternité», elle s'est bien gardée d'en faire profiter les femmes. Au XIXe siècle, l'expansion coloniale européenne soumet les populations des continents colonisés à un joug bien éloigné des droits que les pères fondateurs des Lumières avaient qualifiés d'inaliénables.
Présentation de l'éditeur :
1948 : à Paris, les pays membres de l'ONU adoptent la Déclaration universelle des droits de l'Homme.
Depuis, les associations, les artistes, les citoyens anonymes, livrent un combat de plus en plus déterminé pour la liberté et le respect des droits humains et contre la tentation de l'arbitraire.
À l'occasion de ce soixantième anniversaire, la Fédération internationale des ligues des droits de l'Homme, Jean-Luc Planche et Simon Allix revisitent plus d'une centaine de dates clefs, grandes victoires et tragédies de ces dernières décennies. Entretiens et portraits de personnalités qui s'engagent - parfois au péril de leur vie - pour la diffusion et l'application de la Déclaration universelle des droits de l'Homme dans le monde, et événements politiques viennent enrichir un ouvrage abondamment illustré par les photographies de Magnum Photos.
Retracer le chemin parcouru pour ouvrir les portes sur l'avenir.
Simon Allix, artiste-voyageur, directeur artistique, concepteur graphiste et photographe. Membre de la société des explorateurs français. Il est l'auteur de The Rivers of the Mandata, avec Benoît de Vilmorin aux éditions Thames & Hudson, Carnet de bord d'un Cosmonaute, avec Jean-Pierre Haigneré aux éditions Flammarion, Nos amis les Terriens, avec Bernard Werber, aux éditions Télémaque, 99 F, le manuel d'utilisation de la société d'hyperconsommation, avec Frédéric Beigbeder, Jan Kounen et Jean-Luc Planche, aux éditions Télémaque.
Jean-Luc Planche, ancien concepteur-rédacteur (agence Publicis), aujourd'hui auteur (99 F, le manuel d'utilisation de la société d'hyperconsommation, co-écrit avec Simon Allix, Frédéric Beigbeder et Jan Kounen, éditions Télémaque), photographe (New York, New York, ouvrage collectif, éditions Terrail) et éditeur (Flip books «souvenir magie book» éditions Youpeka).
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