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L'Invention de la nature - Couverture souple

 
9782081237995: L'Invention de la nature
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L'invention de la nature : Les quatre éléments

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Extrait :
CE LIVRE N'EST PAS DÉDIÉ À GASTON BACHELARD.
Il n'entend pas mener une psychanalyse des éléments. Consacré à une époque - les XIVe-XVIe siècles - qui voit basculer le système de la représentation du signe vers la description, il veut examiner comment les peintres ont donné corps à des concepts constitutifs d'une vision du monde, les éléments, pour les traiter comme des réalités concrètes. Comment l'eau est devenue ruisseau, pluie ou vague. Comment l'air, domaine du circuit éternel des planètes et de Dieu accompagné de ses anges, s'est fait lieu météorologique parcouru de nuages (cumulus, nimbus...). Comment le feu s'est métamorphosé en flamme et la terre en rocher où le pied se blesse ou en boue où il s'enlise.
L'ouvrage a donc pour sujet le paysage. Pour que celui-ci commençât à exister, pour qu'il s'épanouît et s'imposât comme genre, il fallait que les cadres de la nature fussent mis en place. Se donner pour sujet un paysage «avec le vent et l'eau, au lever et au coucher du soleil» (comme le veut Léonard) ou encore un orage (Giorgione) supposait que les artistes eussent renoncé aux fonds d'or, uniformes ou scandés de motifs décoratifs propres à l'art du Moyen Âge, et qu'ils leur eussent substitué un ciel. Représenter la campagne, c'est-à-dire des prés, des arbres et des «fabriques» - ou maisons - exigeait que se fût affirmé picturalement un terrain, autrement dit que fussent résolus des problèmes de perspective, mais aussi identifiées des formes, la morphologie de montagnes, de vallées ou de plaines, le cours d'un fleuve ou un rivage marin. Étudiant les herbiers et les calendriers médiévaux, l'historien Otto Pächt a montré que c'est en reproduisant les motifs minuscules de la nature - les plantes puis les animaux - que les artistes ont commencé à peindre le monde de façon réaliste'. Le propos, ici, sera inverse : ce sont les structures générales du paysage - l'architecture de la nature - qui retiendront notre attention.
Ce livre traite d'histoire des formes. Au XIVe siècle et au début du XVe siècle, s'invente une manière de peindre qui vise à représenter le monde tel qu'il est, à donner l'illusion de la réalité : un style naît, fondé sur l'imitation de la nature (mimèsis). Son principe rompt avec les préoccupations des maîtres antérieurs. Ceux-ci se satisfaisaient de figurer des signes : un ruban festonné pour les nuées, une bande rectiligne horizontale pour le sol. À partir de la fin du Moyen Âge, les peintres ont à inventer ou plutôt à réinventer - sans modèle car la peinture antique est alors oubliée - un langage approprié. La différenciation d'une eau courante et d'une eau stagnante, l'évocation d'un feu qui ait l'air d'éclairer et de brûler, avec de la cendre sur le sol et de la fumée dans l'air, témoignent du passage d'un lexique symbolique à un vocabulaire réaliste, passage lent et progressif, fait de conquêtes et de repentirs.
Présentation de l'éditeur :
À la fin du Moyen Âge, au début de la Renaissance, un système mental succède à un autre. Le monde cesse d'être pensé de façon théorique. Il est examiné et commence à être compris par l'observation.

Les peintres jouent un rôle fondamental dans cette mutation. À partir du XIVe siècle, Giotto, Ambrogio Lorenzetti, puis les Limbourg, Jan Van Eyck, enfin Durer et Léonard de Vinci, se donnent pour objet d'imiter les choses qui les entourent. Ils n'évoquent plus l'Eau, l'Air, la Terre ou le Feu - éléments abstraits - mais ils distinguent la vague, le torrent, la goutte, le lac; ils représentent les nuages, si divers, et les vents, rapides ou tranquilles ; ils montrent les boues, les rochers, la flamme dans la cheminée ou l'incendie qui ravage les maisons.

Les oeuvres que ces artistes peignent favorisent une prise de conscience : celle de la beauté du monde mais aussi de sa fragilité. Le sentiment de la nature naît peut-être à ce moment, de cette crise visuelle qui est une crise européenne. L'objet de ce livre est d'explorer les origines du genre du paysage; il est aussi, et plus profondément, de chercher les racines de notre monde moderne, que hantent les questions d'environnement et la peur d'un changement où sombrerait la nature.

Nadeije Laneyrie-Dagen est professeur d'histoire de l'art à l'École normale supérieure. Au carrefour de l'anthropologie et de l'histoire des sciences, l'histoire de l'an qu'elle pratique se veut soucieuse de tisser un lien entre l'époque contemporaine et le passé. Elle est l'auteur de nombreux ouvrages dont, notamment, L'invention du corps (Flammarion, 1997).

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  • ÉditeurFLAMMARION
  • Date d'édition2010
  • ISBN 10 2081237997
  • ISBN 13 9782081237995
  • ReliureBroché
  • Nombre de pages280

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Edition présentée

ISBN 10 :  2080116053 ISBN 13 :  9782080116055
Editeur : FLAMMARION, 2008
Couverture souple

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