Présentation de l'éditeur :
Un épatant western contemporain sur fond de culture indienne.
Val Santamaria est enquêteur spécial du FBI. Il enquête sur le meurtre de Philip White, fils d'une famille richissime d'industriels d'Arizona, en pleine réserve Navajo. Comme il est métis, on a pensé qu'il pourrait apaiser les conflits entre les «Blancs» et les Indiens. L'agent comprend très vite que les White ne sont pas aimés dans la région : quand la famille s'est installée sur un gisement de pétrole, une tribu indienne y vivait, les Guerriers de la nuit. Pour laisser la place aux White et à l'exploitation pétrolière, la tribu a été exterminée. C'est grâce à Michelle, une jeune institutrice dont il tombera amoureux, que Val va s'imprégner de l'esprit profond de la mystérieuse tribu des Guerriers de la nuit et résoudre ce meurtre.
Jean-Pierre Andrevon
Écrivain français, auteur de nombreux romans et nouvelles dans de multiples genres (SF, Fantastique, Policier, etc.), Jean-Pierre Andrevon a fait des études artistiques et a été un temps professeur de dessin. Depuis toujours passionné de science-fiction, il a vu sa première nouvelle du genre publiée par la mythique revue Fiction en mai 1968. Une date au hasard symbolique pour cet auteur qui gagnera vite ses galons d'écrivain contestataire, en prise sur le réel, et dont la plupart des ouvrages ultérieurs auront une forte connotation écologique. Les Guerriers de la nuit est son troisième roman chez Flammarion après Sherman en 1988 et Requiem pour 10 cerveaux en fugue en 1999.
Extrait :
LA NUIT ROUGE
La nuit est rousse, couleur de la pleine lune ouverte dans une étroite bande de ciel fuligineux, oeil de cyclope à la sclérotique ensanglantée. L'homme se tient plaqué à la paroi du canyon dont il sent dans son dos les aspérités rocheuses lui entrer douloureusement dans les côtes. Il doit serrer les paupières, cligner des yeux à cause de la poussière soulevée par le vent qui balaye le défilé, criblant sa figure de grenailles infinitésimales.
L'homme sursaute, ses omoplates entrent un peu plus durement encore en contact avec la roche. Il a cru... mais non, ce n'est qu'une boule d'adobe qui roule en cahotant, charriée par la bourrasque. Ce vent moite ne cessera-t-il jamais ? Les rafales de sable rouge lui masquent toute visibilité au niveau du sol à guère plus de dix mètres. Comment, dans ce cas, faire face avec efficacité à l'approche de l'ennemi invisible ? Le hurlement sourd du vent qui lui corne aux oreilles étouffe tout autre bruit alors que, dans sa situation, une audition aiguisée peut être le meilleur facteur de survie.
Sa situation ? Quelle situation exactement ? Il se trouve dans la partie la plus étroite du canyon de Chelly, dont les hauteurs abruptes culminent à plus de trois cents mètres au-dessus de sa tête. L'homme se décolle de la paroi, contourne un éperon qui lui masque le prolongement du défilé, parcourt au pas de course une vingtaine de mètres, la tête penchée, le large bord de son chapeau le protégeant tant bien que mal des flagellations minérales. Il se blottit à nouveau dans un renfoncement, arme levée. Cette fois, il en est sûr, il a entendu quelque chose, émanant d'une distance imprécisable devant lui. Des pas précautionneux ? Un cheval dont les sabots ont été enveloppés de chiffons pour étouffer le bruit de sa progression ?
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