Quatrième de couverture :
Les Fleurs du Mal ne sont pas un recueil de pièces de circonstance juxtaposées au hasard, mais un ensemble de poèmes dont la diversité d'origine et de sujets est soumise à l'unité d'inspiration, encore renforcée dans notre édition de 1861, la dernière revue par le poète.Notre commentaire suit donc le développement dramatique de cette conscience en proie à l'idéal et fascinée par le présent. Produits d'une lente maturation, les poèmes ont révélé à Baudelaire leur valeur de situation dans cet ensemble qu'il enrichit sans cesse et qui doit donner à chacun d'eux le relief le plus «voyant».Aussi, pas plus qu'il ne peut se contenter de ces morceaux choisis qui martyrisent Les Fleurs du Mal, l'amateur de poésie ne peut renoncer à suivre l'itinéraire de Baudelaire selon les cycles de cette odyssée de la conscience dans le mal, chaque étape préparant la suivante selon une progression faite d'analogies et de contrastes.Dans cette Comédie du Mal - - au sens de La Divine Comédie - le cercle amorcé par les deux premiers poèmes, l'avertissement Au lecteur et Bénédiction, se renferme avec un des poèmes-phares du recueil, Le Voyage, conclusion de cette sombre symphonie dans laquelle Baudelaire rejette toutes les tentatives illusoires d'évasion pour ne célébrer que le véritable départ pour l'Inconnu : «Ô Mort, vieux capitaine, il est temps !levons l'ancre !»
Présentation de l'éditeur :
Ce livre, dont le titre : Fleurs du Mal, - dit tout, est revêtu d'une beauté sinistre et froide; il a été fait avec fureur et patience. D'ailleurs, la preuve de sa valeur positive est dans tout le mal qu'on en dit. "Le livre met les gens en fureur", écrivait Baudelaire à sa mère, le 9 juillet 1857. La première édition des Fleurs du Mal venait d'être publiée; le procès qui s'ensuivit allait donner raison au poète : six pièces furent condamnées au motif qu'elles "conduisaient nécessairement à l'excitation des sens". En 1861 parut la seconde version des Fleurs du Mal, dont Baudelaire, peu avant sa mort, affirmait : "Faut-il vous dire que dans ce livre atroce, j'ai mis tout mon coeur, toute ma tendresse, toute ma religion (travestie), toute ma haine ? Il est vrai que j'écrirai le contraire, que je jurerai mes grands dieux que c'est un livre d'art pur, de singerie, de jonglerie; et je mentirai comme un arracheur de dents" (lettre à Ancelle du 18 février 1866).
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