Quatrième de couverture :
Du 23 juin au 8 juillet 1787, en quinze jours, Sade rédige dans sa cellule de la Bastille un conte qui faisait alors partie des nouvelles des Crimes de l'amour. Il ne cessera de le retravailler durant plus de dix ans. Ce manuscrit initial, dense et " sombre ", connu sous le titre des Infortunes de la vertu, porte en effet en germe le roman publié en 1791, intitulé Justine ou les Malheurs de la vertu, mais aussi le second roman, bien plus étendu, paru vers 1799 sous le titre de la Nouvelle Justine ou les Malheurs de la vertu. Avec ses strates multiples de variantes, ses additions contradictoires en marge, ses nombreux plans, commentaires et remarques, ce manuscrit se révèle exceptionnel pour suivre la genèse de cet " objet littéraire " qu'est Justine, jeune fille idéalement sage, et punie dans sa chair pour chaque vertu pratiquée. On y appréhende mieux aussi, au-delà de la vie quotidienne du prisonnier, la pulsion d'écriture que ce personnage féminin déclenche chez Sade. Loin des mythes et symboles que le seul nom de Sade évoque toujours, c'est le travail minutieux d'un auteur soucieux du moindre détail - stylistique, narratif, esthétique - que cette édition permet de mettre à jour. Car si Sade écrit bien en effet sous la dictée de ses fantasmes, il réécrit dans la parfaite et claire conscience de son travail d'écrivain.
Présentation de l'éditeur :
Justine, jeune orpheline élevée au couvent, est parvenue à rester pure et innocente, malgré sa pauvreté et l'abject exemple de sa soeur, devenue courtisane. Mais une fois prise pour cible par plusieurs hommes qui la désirent, persécutée, elle se voit contrainte d'être spectatrice des pires perversions... C'est du fond de sa cellule de la Bastille que Sade écrivit, en 1787, Les infortunes de la vertu, première version de Justine ou les Malheurs de la vertu. Avec ce conte philosophique, dont le manuscrit fut exhumé par Apollinaire au début du XXe siècle, le Divin Marquis livre, non sans ironie, un récit leste et enlevé, qu'il double d'un débat sur le conflit entre classes sociales. Démontrant que le vice est toujours mieux récompensé que la vertu, il plaide pour une libre expression des instincts naturels, fussent-ils foncièrement mauvais.
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