Présentation de l'éditeur :
Les Français peuvent-ils retrouver confiance dans leur justice ? Au lendemain de la catastrophe d'Outreau, l'avocat général Philippe Bilger, connu pour sa liberté de pensée et d'expression, en appelle à un véritable aggiornamento. Son essai, qui ne refuse pas le ton du pamphlet, est ici guidé par une double ambition. Celle, d'abord, de ne pas fuir l'analyse des problèmes et des désordres qui affectent le fonctionnement du judiciaire et laissent le citoyen désemparé : lenteur de la justice au quotidien, responsabilité trop réduite des magistrats, corporatisme lourd, défaut d'humanité, rapports pervers avec les politiques, etc. Hommes, structures et institution, tout y passe et sans complaisance.
Celle, aussi, de redonner de l'espoir à la magistrature et de l'enthousiasme aux juges. Il est temps que le monde judiciaire sorte de la plainte continuelle et renoue avec une volonté et un élan positifs. Il est temps, surtout, qu'il se mette véritablement au service du citoyen. L'honneur de la justice est à ce prix.
Avocat général près la cour d'appel de Paris, Philippe Bilger a requis dans de nombreuses affaires médiatiques : Bob Denard, Emile Louis, Maxime Brunerie... Il est aussi l'auteur d'essais, dont, avec Stéphane Durand-Souffland, Un avocat général s'est échappé (Seuil), et avec Bruno Gaccio, Le Guignol et le Magistrat (Flammarion).
Extrait :
Pourquoi ?
La commission parlementaire sur Outreau a multiplié les auditions et a fini sa tâche. Il y a eu la tourmente Clearstream. Le malaise judiciaire est à son comble et le délitement public sans pareil. Magistrats et politiques se jaugent, se jugent et se craignent.
Les citoyens regardent et comptent les points. La démocratie n'est-elle pas en train de perdre du terrain, et de perdre tout court ? Tout va mal, on le sent, mais, pourtant, l'espoir résiste et les aurores ne sont pas mortes.
C'est parce que je sais que la justice, telle que je la veux, telle que je la rêve, telle que le réel et l'idéal conjugués devraient la faire vivre, sera toujours le plus sûr auxiliaire pour une authentique démocratie que j'ai éprouvé le besoin d'écrire ce livre.
Avocat général à la cour d'appel de Paris, je suis l'avocat de tous les citoyens et requiers en leur nom à la cour d'assises. Accordé au sentiment populaire par tempérament et grâce à ma fonction, je ne peux naturellement pas contempler en témoin passif cette formidable effervescence intellectuelle née d'un désastre inouï.
La crise et les réponses qui lui seront données engageront la justice, et la société avec elle, sur une bonne ou une mauvaise voie.
Modestement et en totale liberté, je voudrais apporter ma pierre, mes idées à ce débat républicain.
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