Présentation de l'éditeur :
Il y a deux façons de mal préparer l'avenir : accumuler les dettes pour financer les dépenses courantes ; mais aussi, et peut-être surtout, oublier d'investir dans les domaines moteurs. Au moment où le monde doit faire face au défi environnemental et où la compétition internationale s'étend à tous les domaines d'activités, un modèle de développement plus durable est à construire et appelle un effort exceptionnel d'investissement. La situation des finances publiques justifie cependant d'accompagner cet effort d'engagements sur la soutenabilité budgétaire. La Commission sur l'emprunt national a dégagé sept axes prioritaires d'investissements, tous tournés vers l'innovation. Sur des besoins totaux identifiés de 35 Md€, près de la moitié recouvre explicitement une démarche transversale d'investissement dans l'enseignement supérieur et la recherche. L'autre part de ces investissements, ventilée selon une logique thématique, reflète elle-même la priorité donnée à l'innovation et la transformation dans des secteurs où la France détient des positions fortes et qui vont structurer notre cadre de vie dans les vingt prochaines années (sciences du vivant, énergies, numérique, ville et mobilité). Cet engagement public doit accompagner et susciter des cofinancements, en particulier du secteur privé. Au total, ce seraient plus de 60 Md€ qui seraient mobilisés pour des investissements d'avenir. Ceux-ci devront avoir une rentabilité financière ou socioéconomique pour l'Etat et pour la collectivité. Ce programme exceptionnel d'investissements doit s'accompagner de principes de gouvernance rigoureux et exemplaires : gestion des investissements par des agences existantes ou à créer, intervention de manière étanche et additionnelle par rapport au budget de l'Etat, mise en place d'un comité de surveillance chargé d'évaluer la pertinence des investissements dans un cadre contractuel avec les agences. Les Français doivent être assurés que les ressources mobilisées le sont efficacement et au service d'une seule ambition : préparer l'avenir.
Extrait :
Investir pour l'avenir
La France est un grand pays d'industrie et de savoir.
Pour relever les défis de demain, elle doit investir. La crise nous a appauvris. Le vieillissement va freiner la population active et la croissance. La compétition internationale s'étend à de nouveaux domaines, comme l'enseignement supérieur et la recherche. Dans l'industrie, de nouveaux acteurs émergent, y compris dans les secteurs où l'Europe détient des positions d'excellence, comme l'aéronautique. Notre modèle de développement va buter sur les tensions d'approvisionnement en ressources fossiles et est menacé par les conséquences du changement climatique.
Nous pouvons, en Europe, construire un nouveau modèle de développement, plus durable.
Il faut aujourd'hui engager la transition vers ce nouveau modèle moins dépendant des énergies fossiles et davantage tourné vers la connaissance. Ce défi ne saurait être relevé sans une intervention publique résolue.
L'État a une responsabilité directe en matière d'enseignement supérieur et de recherche publique. Mais sa responsabilité va au-delà. En matière de recherche, d'innovation, de développement de réseaux d'informations, d'efficience énergétique, les investissements ne doivent pas être appréciés au seul regard de leur retour financier direct pour l'investisseur privé. Ces investissements portent en eux des bénéfices pour le reste de la société. L'État doit donc renforcer les incitations à les réaliser. Il peut se porter là où les défaillances de marché sont avérées. Il peut faciliter par exemple le passage de la recherche à son application industrielle, le stade de la démonstration technologique, quand le risque industriel est trop grand, l'horizon du retour financier trop éloigné, l'investissement trop lourd.
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