Quatrième de couverture :
" Je tente dans ce livre de mener à bien le dessein que j'ai esquissé dans Théorie de la modernité, PUF, 1990 : formuler dans l'unité d'un même concept, mais sans confusion entre elles, une théorie de la société moderne et une philosophie politique, en intégrant diverses traditions antagonistes, notamment celles du marxisme et celles du contractualisme. Je m'appuie sur deux ouvrages antérieurs Que faire du Capital ?, Klincksieck, 1985, et John Rawls et la théorie de la justice, PUF, 1995. L'un et l'autre font apparaître les limites inhérentes à la disjonction entre le projet d'une science sociale et celui d'une doctrine politique. Marx échoue dans son ambition de fonder une alternative à la forme capitaliste de société. Le contractualisme, récemment revigoré par Rawls, qui propose une doctrine de la justice hors de toute théorie réaliste de l'injustice, construit sur le sable. Or la pensée contemporaine critique semble constamment osciller entre le recours aux sociologies soupçonneuses auxquelles Marx a ouvert la voie, lorsqu'elle veut penser le monde tel qu'il est, et la fascination du contractualisme, de la doctrine de l'Etat de droit, des droits de l'homme et du citoyen, quand elle cherche à formuler un projet de société. A cette schizophrénie du sens commun se confronte le projet philosophique de penser dans l'unité du concept ce qui est et ce qu'il convient de faire, projet illustré au plus haut degré par Spinoza et Hegel. Exigence de la pratique politique autant que de la théorie. C'est une telle tentative que je me propose de reprendre, et c'est en ce sens, bien particulier, que je la désigne comme une "théorie générale" ". (Extrait de l'introduction de l'ouvrage.)
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