Jérusalem - Couverture souple

Yakin / Bertozzi

Couverture souple

ISBN 10 : 2203024097 ISBN 13 : 9782203024090

Editeur : CASTERMAN, 2009

A propos du livre

Extrait :

Introduction

Cette histoire est un double portrait. Celui d'une famille et celui de la ville dans laquelle ils vivent et à laquelle ils donnent corps à travers ce rêve éveillé qu'est leur vie. Un simple ajout à l'immense galerie de portraits d'un petit hameau perdu dans le désert, stratégiquement et économiquement insignifiant, et qui constitue pourtant depuis deux mille ans une source d'inspiration sans équivalent en matière de rêves et de passions. Son nom mélodieux a attiré les pèlerinages et les croisades en évoquant un monde intérieur que tant cherchent sans jamais l'atteindre. Sa vérité a toujours échappé à l'emprise vaine d'interminables cohortes de guerriers, de rois, de prophètes et de savants. C'est un irréductible petit morceau de réalité qui scintille pourtant comme un mirage aux yeux des fous et des sains d'esprit, les unissant ainsi au sein d'une seule et même confrérie de rêveurs, de meurtriers et de poètes. Un paysage qui, au crépuscule, transforme le berger, le maçon, la couturière ou le cordonnier en gardiens de l'Éternité.

*

La ville

Jérusalem a été taillée dans les collines d'un territoire qui connut bien des noms et qui fut dirigé par les Turcs ottomans à partir de 1517 et ce pendant quatre cents ans, période durant laquelle on l'appelait la Palestine. Le nom resta après la défaite de l'Empire ottoman pendant la Première Guerre mondiale quand le territoire échoua entre les mains d'une nouvelle puissance en 1917, l'Empire britannique. Après avoir franchi les portes de la vieille ville, le général Edmund Allenby et ses troupes entreprirent peu à peu de créer de nouveaux quartiers qui s'étendirent en districts au-delà des murs antiques.

Sous le mandat accordé en 1920 par la toute nouvelle Société des Nations, l'Angleterre et la France furent chargées d'administrer les anciens territoires ottomans jusqu'à ce qu'ils soient en mesure de se gouverner eux-mêmes. À la France revenaient la Syrie et le Liban, à la Grande-Bretagne l'Irak, la Transjordanie et la Palestine. Mais aucune date précise, aucun critère ni feuille de route ne furent fixés pour parvenir à l'autonomie, l'évaluation restant au seul jugement des pouvoirs européens en charge. La Palestine en particulier offrait aux Britanniques un casse-tête complexe : une population indigène arabe mêlée à une communauté juive en expansion qui s'accroissait par vagues d'immigration successives. D'une présence anecdotique, la population avait atteint de tels chiffres dans les années 1930 et 1940 que l'équilibre avait considérablement changé sur l'ensemble du territoire. Aux petites communautés juives qui étaient restées dans Jérusalem et plus au nord dans la ville de Safed, vestiges de la domination romaine, étaient venus s'ajouter de nouveaux arrivants motivés par l'émergence du mouvement sioniste né à la fin du XIXe siècle. Initié par un journaliste et dramaturge viennois du nom de Théodore Herzl, qui fonda le Congrès Mondial Sioniste en 1897, cette volonté de rétablir un état juif en Palestine se fondait sur la conviction grandissante que les Juifs ne seraient jamais en sécurité en Europe, comme le montrait les persécutions incessantes et les pogroms, notamment la fameuse Affaire Dreyfus, ce scandale judiciaire qui révéla que même une nation moderne et démocratique comme la France pouvait abriter un puissant courant antisémite larvé. Le soutien au sionisme fit son chemin à travers les communautés juives du monde entier, mais il tenait encore davantage du murmure que du cri de ralliement... et de nombreux Juifs, en Russie et ailleurs, adoptaient le socialisme et le communisme comme moyens d'arriver à faire triompher légalité universelle et la dignité humaine.
(...)

Présentation de l'éditeur :

«- Ezra lutte pour son peuple ! C'est TOI qui es prêt à détruire cette famille.TOI.
- Ce sont des meurtriers... Et lorsque les mains de ton fils dégoulineront de sang, les tiennes aussi seront tachées.»

LE DESTIN D'UNE FAMILLE, LA NAISSANCE D'UNE NATION

À la fin de la Seconde Guerre mondiale, Israël n'existe pas encore et Jérusalem est administré sous mandat britannique - un mandat qui s'apparente, par bien des aspects, à une occupation pure et simple. C'est en tout cas ainsi que le vivent de nombreux Juifs, qui depuis plusieurs décennies rêvent d'un foyer national qui serait le leur et, pour une partie d'entre eux, militent plus ou moins ouvertement pour l'établissement d'un véritable état en Palestine, avec Jérusalem pour capitale.
C'est la chronique de cet activisme politique que tient Jérusalem, à travers l'évocation au quotidien d'une famille juive de Jérusalem, les Halaby, à partir de 1945. Lente montée de la revendication nationaliste, militantisme de l'ombre et, bientôt, surgissement de la lutte armée. Les membres de la famille se divisent et parfois s'affrontent sur la question du recours à la violence, mais sauront néanmoins faire front lorsqu'il sera question de se retrouver sur l'essentiel : le combat final pour que naisse Israël.

À propos de cette édition

• Éditeur: CASTERMAN
• Date d'édition: 2009
• ISBN 10: 2203024097
• ISBN 13: 9782203024090
• Reliure: Broché
• Nombre de pages: 400