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Extrait :
C'était un vendredi soir, environ deux mois après le début du Projet. J'ai tout de suite vu que Tess avait pleuré; même si sa voix semblait normale, son visage menu était tout pâle. Au début de la conversation, pendant quelques minutes, elle a contemplé le plafond, tête calée contre le mur derrière son lit. Puis elle l'a redressée et elle a fixé la caméra. Je ne lui avais jamais vu ce regard : à la fois vide et terrifié. Maman avait parfois le même, vers la fin.
«J'ai peur, a-t-elle dit.
- Peur de quoi ? ai-je demandé, bêtement.
- Putain, j'ai tellement peur», a-t-elle répété, et elle a éclaté en larmes.
Elle n'avait jamais pleuré devant moi ; elle m'avait d'ailleurs dit qu'elle ne pleurait que rarement. C'était un de nos points communs.
Elle a reniflé et essuyé ses yeux d'un revers de main. «Tu comprends ? a-t-elle repris, en articulant mieux.
- Bien sûr», ai-je répondu, même si ce n'était pas tout à fait le cas.
Elle a fixé la caméra un instant, puis a dit : «Est-ce que je peux te voir ?»
J'ai d'abord cru qu'elle voulait dire : Est-ce que nous pouvons nous rencontrer ?J'ai commencé à lui rappeler que nous avions décidé, d'un commun accord, qu'il valait mieux l'éviter, mais elle m'a coupée :
«Branche ta caméra.»
J'ai hésité.
«Je ne pense pas que ce soit une bonne idée.
- Je veux te voir, a-t-elle insisté. Toi, tu peux me voir.» Elle fixait la caméra ; ses larmes avaient presque entièrement séché. Elle a esquissé un sourire et je me suis sentie mollir. C'était difficile de lui résister. J'étais à deux doigts de répondre, Bon, d'accord, mais finalement, je n'ai pas cédé :
«Je ne pense pas que ce soit une bonne idée», ai-je répété.
Elle a fixé la caméra encore un instant, puis elle a haussé les épaules et a recommencé à contempler le plafond.
Je vais être franche : je ne voulais pas que Tess me voie parce que j'avais peur de ne pas être à la hauteur de ses attentes. Ce n'est pas rationnel, je sais : qui peut dire comment elle m'imaginait ? Et quelle importance, de toute façon ? Le problème, c'est que j'avais étudié son visage très attentivement et connaissais chaque nuance de ses expressions : je ne supportais pas l'idée que, si j'allumais ma caméra, je risquais d'y voir passer un éclair de déception.
Ensuite, sans détacher les yeux du plafond, Tess a lâché : «Je ne peux pas le faire.
- Bien sûr que si.»
Elle n'a plus rien dit pendant une bonne minute, puis elle a repris, avec une suavité qui ne lui ressemblait pas :
«Ça ne t'embête pas si on s'en tient là pour aujourd'hui ?» Et sans attendre ma réponse, elle a mis fin à la communication.
Présentation de l'éditeur :
«J'ai peur, a-t-elle dit.
- Peur de quoi ? ai-je demandé, bêtement.
- Putain, j'ai tellement peur», a-t-elle répété, et elle a éclaté en larmes.
Elle n'avait jamais pleuré devant moi ; elle m'avait d'ailleurs dit qu'elle ne pleurait que rarement. C'était un de nos points communs.
Elle a reniflé et essuyé ses yeux d'un revers de main. «Tu comprends ? a-t-elle repris, en articulant mieux.
- Bien sûr», ai-je répondu, même si ce n'était pas tout à fait le cas.
Elle a fixé la caméra un instant, puis a dit : «Est-ce que je peux te voir ?»
J'ai d'abord cru qu'elle voulait dire : Est-ce que nous pouvons nous rencontrer ?J'ai commencé à lui rappeler que nous avions décidé, d'un commun accord, qu'il valait mieux l'éviter, mais elle m'a coupée :
«Branche ta caméra.»
J'ai hésité.
«Je ne pense pas que ce soit une bonne idée.
- Je veux te voir, a-t-elle insisté. Toi, tu peux me voir.» Elle fixait la caméra ; ses larmes avaient presque entièrement séché. Elle a esquissé un sourire et je me suis sentie mollir. C'était difficile de lui résister. J'étais à deux doigts de répondre, Bon, d'accord, mais finalement, je n'ai pas cédé :
«Je ne pense pas que ce soit une bonne idée», ai-je répété.
Elle a fixé la caméra encore un instant, puis elle a haussé les épaules et a recommencé à contempler le plafond.
Je vais être franche : je ne voulais pas que Tess me voie parce que j'avais peur de ne pas être à la hauteur de ses attentes. Ce n'est pas rationnel, je sais : qui peut dire comment elle m'imaginait ? Et quelle importance, de toute façon ? Le problème, c'est que j'avais étudié son visage très attentivement et connaissais chaque nuance de ses expressions : je ne supportais pas l'idée que, si j'allumais ma caméra, je risquais d'y voir passer un éclair de déception.
Ensuite, sans détacher les yeux du plafond, Tess a lâché : «Je ne peux pas le faire.
- Bien sûr que si.»
Elle n'a plus rien dit pendant une bonne minute, puis elle a repris, avec une suavité qui ne lui ressemblait pas :
«Ça ne t'embête pas si on s'en tient là pour aujourd'hui ?» Et sans attendre ma réponse, elle a mis fin à la communication.
Un roman d'une incroyable modernité qui nous entraîne dans le labyrinthe des réseaux sociaux.
Leila, jeune femme solitaire et mal dans sa peau, ne parvient à communiquer qu'à travers son écran d'ordinateur. Elle n'a jamais rencontré Tess. Pourtant, elle en sait plus sur elle que n'importe qui. Elle a lu chacun de ses mails, elle connaît son passé et tous les détails de sa vie, ses amis, sa famille.
Tess, belle, mondaine et maniaco-dépressive, n'a jamais rencontré Leila. Mais elle a besoin d'elle pour disparaître sans que personne ne s'en aperçoive. Les deux jeunes femmes concluent un pacte : Leila sera désormais Tess dans ce monde virtuel que toutes deux fréquentent si assidûment. Tout se passe bien jusqu'au jour où un ancien amant de Tess cherche à la recontacter...
En observatrice mordante de notre siècle, Lottie Moggach a écrit un roman psychologique saisissant dans lequel chacun se reconnaîtra.
«Faites place à la nouvelle Gillian Flynn, Lottie Moggach et son incroyable roman Prends ma vie.» Elle Grande-Bretagne
«Époustouflant ! Prends ma vie est le genre de roman qu'on dévore sans s'arrêter jusqu'à 3 heures du matin. Un thriller psychologique à couper le souffle.» Grazia
Lottie Moggach,
Née à Londres, Lottie Moggach a commencé sa carrière de journaliste au Times. Elle contribue aussi à Elle, Time Out ou encore GQ. Prends ma vie, véritable best-seller au Royaume-Uni, est son premier roman.
Leila, jeune femme solitaire et mal dans sa peau, ne parvient à communiquer qu'à travers son écran d'ordinateur. Elle n'a jamais rencontré Tess. Pourtant, elle en sait plus sur elle que n'importe qui. Elle a lu chacun de ses mails, elle connaît son passé et tous les détails de sa vie, ses amis, sa famille.
Tess, belle, mondaine et maniaco-dépressive, n'a jamais rencontré Leila. Mais elle a besoin d'elle pour disparaître sans que personne ne s'en aperçoive. Les deux jeunes femmes concluent un pacte : Leila sera désormais Tess dans ce monde virtuel que toutes deux fréquentent si assidûment. Tout se passe bien jusqu'au jour où un ancien amant de Tess cherche à la recontacter...
En observatrice mordante de notre siècle, Lottie Moggach a écrit un roman psychologique saisissant dans lequel chacun se reconnaîtra.
«Faites place à la nouvelle Gillian Flynn, Lottie Moggach et son incroyable roman Prends ma vie.» Elle Grande-Bretagne
«Époustouflant ! Prends ma vie est le genre de roman qu'on dévore sans s'arrêter jusqu'à 3 heures du matin. Un thriller psychologique à couper le souffle.» Grazia
Lottie Moggach,
Née à Londres, Lottie Moggach a commencé sa carrière de journaliste au Times. Elle contribue aussi à Elle, Time Out ou encore GQ. Prends ma vie, véritable best-seller au Royaume-Uni, est son premier roman.
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- ÉditeurDenoël
- Date d'édition2014
- ISBN 10 220711581X
- ISBN 13 9782207115817
- ReliureBroché
- Nombre de pages352
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Prends ma vie Moggach,Lottie et Barbaste,Christine
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DENOEL
(2014)
ISBN 10 : 220711581X
ISBN 13 : 9782207115817
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Description du livre Etat : Neuf. ===ENVOI LE JOUR MEME===C71. N° de réf. du vendeur MD-IQ5D-5F76
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