Revue de presse :
Sur scène, les différences d'éducation entre les deux couples, leur appréciation des situations, leurs tempéraments deviennent autant de bombes à retardement, qui font du huis clos une véritable Cocotte-minute. Par le génie de Yasmina, le bel appartement d'une métropole de l'Union européenne connaît la loi de l'ouest du Pecos. C'est ainsi. Depuis Art, elle en dit plus sur notre société, ses conformismes, son pédantisme, la chimère d'une culture rempart-contre-la-barbarie, l'intolérance, le racisme, la violence - biffez les mentions inutiles - que tous les graves essayistes de notre temps. Yasmina Reza est notre meilleur auteur de comédie contemporain : des fous rires ponctuent ses pièces, entre deux grincements de dents. Et sa dernière charge ne fait pas exception : ainsi cette discussion à propos du Darfour, commencée avec componction sur «le martyre africain» s'achevant à coups d'invectives sur les «nègres du Soudan». Elle ne passe rien à ses contemporains, appuie sur leurs petites faiblesses. Hypocrite spectateur, mon semblable, etc. (Etienne de Montety - Le Figaro du 1er février 2007 )
Sauf qu'on est ici dans l'univers de Yasmina Reza. La situation initiale n'est qu'un prétexte : le désastre est inéluctable. Un mot malencontreux, le moindre malentendu sont autant d'étincelles qui finiront par provoquer un véritable carnage. Tout se passe par glissement progressif des sentiments, d'une conversation tout ce qu'il y a de plus policée on passe à une sorte de huis clos barbare...
Attention, les apparences sont parfois trompeuses, l'oeuvre ici avance masquée. Derrière un premier niveau, disons boulevardier, très réussi, très drôle, avec de formidables trouvailles, affleure un propos passionnant sur la nature humaine et le monde contemporain (quoi de plus emblématique de la barbarie technologique qui nous envahit que cette irruption constante du portable d'Alain dans la conversation ?). Le rhum aidant, la violence est là, omniprésente, à fleur de peau, prête à jaillir au moindre dérapage. Les personnages sont sous pression (sociale, psychologique, sexuelle...) avec une envie irrépressible d'en découdre...
Puisse-t-elle trouver les grands acteurs qui sauront incarner cette pièce formidable qu'est Le dieu du carnage. (Franck Nouchi - Le Monde du 2 février 2007 )
Pour régler leur différend, deux couples s'enferment dans un huis clos poli qui vire au carnage. L'humour féroce de Yasmina Reza fait à nouveau mouche...
Oui, la vie est d'un égoïsme effrayant. Tant pis pour ceux qui veulent l'ignorer ! Leur angélisme de mauvaise foi continuera de faire rire les lecteurs de la cruelle et très drôle Yasmina Reza. (Jérôme Serri - L'Express du 22 février 2007 )
Le Dieu du carnage est du même cru, explosive danse de mots au burlesque leitmotiv...
Comment échapper à la tentation du carnage, du Darfour aux quartiers chics ? C'est la question que se pose Yasmina Reza avec une lucidité ravageuse (et un pessimisme fondamental) qui lie petite et grande histoire, philosophie et divertissement, Ionesco et Sarraute. On rêve de voir porter en scène cet électrique plaisir de lecture. (Fabienne Pascaud - Télérama du 28 février 2008 )
Biographie de l'auteur :
Yasmina Reza a écrit de nombreuses pièces de théâtre, dont Conversations après un enterrement, " Art ", Le Dieu du carnage ou encore Bella Figura, jouées dans le monde entier. Elle est aussi l'auteur de romans et de récits, avec, entre autres, Une désolation, Adam Haberberg, Dans la luge d'Arthur Schopenhauer ou Heureux les heureux. Ses oeuvres sont adaptées dans plus de trente-cinq langues et ont reçu les deux prix anglosaxons les plus prestigieux : le Laurence Olivier Award et le Tony Award.
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