Extrait :
Extrait de la préface :
(Anastabotte, grand-mère)
On m'avait avertie, mais je pensais pas que ça m'arriverait. Pas à moi. Pas à Anastabotte. La grande, la sage, l'incomparable Anastabotte. J'étais tout simplement trop forte. J'avais enrichi le corpus des recettes. J'avais formé des générations de sorcières. J'avais exercé mon influence avec fermeté et justice... Elle n'était pas née, celle qui me détrônerait un jour !
Ma fille Ursule a bien tenté de m'égaler. À qui voulait l'entendre, elle a laissé croire qu'elle pourrait être aussi puissante que moi, si seulement elle s'en donnait la peine. Dommage qu'elle ait toujours borné son pouvoir à quelques tours domestiques de petite envergure. Empoisonner la vie de ses voisins suffit à son épanouissement. Je l'aime beaucoup mais je constate qu'elle n'a pas transformé le métier. Elle n'est pas nulle, elle est limitée.
Sa plus grande réussite a certainement été d'élever sa fille dans un cocon de brume. Elle a édifié autour d'elle un rempart d'invisibilité qui l'a tenue à l'écart de son père pendant dix ans... C'était tout à fait inutile. Et peut-être même assez nuisible. Il faut reconnaître que, techniquement, ce n'était pas si facile. Le pauvre homme a tout fait pour retrouver sa fille... Il aurait fallu pour cela qu'il soit capable de briser le sort. Impossible. Ursule est assez habile pour maintenir des ensorcellements durables. Elle aurait pu faire une sorcière d'un niveau très honnête si elle n'avait pas une fâcheuse tendance à perdre son temps...
Parce que évidemment, dès qu'elle en a eu la possibilité, la petite n'a rien eu de plus pressé que de sortir de l'ombre et de chercher son père. Elle n'était pas sorcière depuis un mois qu'elle a fichu en l'air tout le dispositif mis en place par sa mère. Je l'ai un peu aidée, c'est vrai.
Mais, même sans mes services, elle se serait débrouillée toute seule. J'ai vu défiler beaucoup d'apprenties dans ma vie d'enseignante. De toute ma carrière, je n'avais encore jamais rencontré quelqu'un qui apprenne à une vitesse aussi prodigieuse. Il suffit de lui dire les choses pour qu'elles s'inscrivent dans sa mémoire. Elle est capable de répéter au geste près des manipulations qu'elle n'a vues qu'une fois.
Présentation de l'éditeur :
Pome
Souvenez-vous.
Nous avions laissé Verte, l'apprentie sorcière rebelle, rayonnante. Entourée de femmes, comme depuis toujours : sa mère Ursule et sa grand-mère Anastabotte. Mais aussi, c'était nouveau pour elle, d'hommes : Soufi, le garçon de sa classe grâce à qui elle avait retrouvé son père, et celui-ci, Gérard, l'entraîneur de foot.
Les choses pourraient être simples désormais.
Bien sûr, elle ne le seront pas.
Car Soufi déménage et Gérard a un père, lui aussi : Raymond, un ancien commissaire de police. Verte pleure, Verte rit, Verte est très entourée soudain, et pourtant elle se sent seule.
Heureusement, une fille vient d'emménager avec sa mère dans le bâtiment B. C'est Ponie. Verte se dit que c'est un nom parfait pour une alter ego, une future meilleure amie, une pareille en tout.
En tout ? Même en sorcellerie ?
Ce roman est la suite de Verte. Illustration de couverture : Soledad Bravi.
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