Présentation de l'éditeur :
Cinq soeurs de dix à soixante-quinze ans, unies comme les cinq doigts de la main, sont recluses dans une maison vide, quelque part en Russie. Tous les jours, elles s'amusent à évoquer des secrets de leur passé commun, et certains sont dramatiques. Elles se chamaillent, se font peur, se rassurent, rêvent de mariage, jouent aux cartes, boivent de la vodka, chantent. Qu'attendent-elles ? Qu'on les délivre enfin ? Mais de quoi ? Mais de qui ? D'elles-mêmes, sans aucun doute.
CATHERINE : Vous pouvez pas vous imaginer, vous.
ELISABETH : Quoi ?
CATHERINE : Ce que c'est que d'avoir quatre soeurs.
CAROLE : Si si, on voit très bien.
CATHERINE : Oui, mais vous, y en a une, c'est moi.
SOPHIE : Et alors ? CATHERINE : Et alors, elle s'occupe bien de vous, celle-là. Je voudrais bien vous y voir, sans elle. CAROLE : Faut pas te croire irremplaçable !
CATHERINE : N'empêche que des fois, je me manque terriblement à moi-même !
ELISABETH : Tu peux pas être deux non plus.
Thèmes : Famille - Frères et soeurs (aîné / cadet) - Frères et soeurs (relation entre) - Secrets de famille
Philippe Dorin est né en 1956 et vit à Paris.
Il est l'auteur de nombreuses pièces de théâtre destinées aux enfants et régulièrement jouées sur les scènes françaises et d'ailleurs.
Depuis 1997, il codirige avec Sylviane Fortuny la compagnie "pour ainsi dire". Ensemble, ils ont reçu le Molière 2008 du spectacle jeune public pour "L'hiver, quatre chiens mordent mes pieds et mes mains".
En dehors de l'écriture de ses pièces, il aime proposer d'autres formes de rencontres avec le public où il questionne sa fonction d'écrivain : des ateliers d'archéologie poétique à partir de feuilles de papier pelure, d'encre bleue et de petits cailloux blancs, et des résidences inédites dans des classes ou des bibliothèques où il prend volontiers la place d'écrivain public.
En 2006, sous l'égide de Claudine Galéa, le Centre national des écritures du spectacle de la Chartreuse à Villeneuve-Lès-Avignon lui consacre un "Itinéraire d'auteur" qui met en évidence sa démarche poétique et la singularité de son parcours.
Extrait :
Extrait du prologue
Catherine entre. Elle va au centre de la scène. Elle s'agenouille. Elle pose sa main ouverte sur le sol.
Un temps.
Elisabeth entre.
ELISABETH : Bonjour, Catherine !
CATHERINE : Bonjour, Elisabeth !
Elisabeth va se placer debout derrière Catherine. Elle ouvre son bras comme si elle enlaçait quelqu'un. Elle regarde la main ouverte de Catherine.
Un temps.
Carole entre, un fusil à l'épaule.
ELISABETH : Bonjour, Carole !
CAROLE : Bonjour, Elisabeth !
CATHERINE : Bonjour, Carole !
CAROLE : Bonjour, Catherine !
Carole va se placer un peu à l'écart de Catherine et d'Elisabeth. Elle prend sa tête entre ses mains. Elle regarde la main ouverte de Catherine.
Un temps.
Sophie entre en courant, une poupée à la main.
ELISABETH : Bonjour, Sophie !
SOPHIE : Bonjour, Elisabeth ! Bonjour, Catherine !
CATHERINE : Bonjour, Sophie !
CAROLE : Bonjour, Sophie !
SOPHIE : Bonjour, Carole !
Sophie pose la poupée près de Catherine. Elle va se placer au creux du bras d'Elisabeth. Elle pose sa tête contre son épaule.
Un temps.
Encore un temps. Encore un autre temps.
CAROLE : Bon ! On va pas y passer la nuit !
CATHERINE : Mais qu'est-ce qu'elle fiche encore ?
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