Présentation de l'éditeur :
La fin de la guerre froide ne marque pas seulement une rupture avec le communisme mais l'épuisement d'un monde: celui des Lumières. C'est cet épuisement qui gêne l'émergence d'un nouvel ordre mondial et exacerbe la crise du sens.
Une crise du sens marquée par une double perte: celle de la finalité (vers où va-t-on?) et celle de la centralité (toutes les institutions _ internationales, nationales ou sociales _ sont en crise).
C'est au moment même où les Etats et les individus se trouvent privés de tout nouvel horizon d'attente, de toute perspective politique qu'ils se voient forcés de réfléchir à leur place dans la mondialisation. Autrement dit, c'est au moment où notre espace collectif de référence s'élargit de manière spectaculaire que nos instruments de lecture de ce monde connaissent un rétrécissement sans précédent: la logique du sens s'effrite au moment où celle de la puissance se mondialise. C'est de ce divorce entre le sens et la puissance dans le monde dont ce livre rend compte.
Pourtant, il faut d'ores et déjà concevoir l'après-guerre froide comme un monde en soi où seront repensés en profondeur les deux enjeux de sens qui font aujourd'hui problème: le travail pour les hommes et la guerre pour les Etats.
C'est en tout cas la conclusion de Zaki Laïdi.
Cinq ans après la chute du Mur de Berlin, Un monde privé de sens constitue l'une des premières interprétations décisives de l'après-guerre froide, une interprétation très attendue.
Zaki Laïdi est chercheur au CNRS. Il enseigne à l'Institut d'études politiques de Paris, ainsi qu'à l'université Johns Hopkins de Bologne.
Présentation de l'éditeur :
Le livre de Zaki Laïdi est la première synthèse à proposer une interprétation d'ensemble du monde d'après la chute du mur. Il suggère de comprendre la mondialisation comme une dissociation du sens et de la puissance : la guerre froide inscrivait la confrontation entre les puissances dans un cadre intelligible, sinon rationnel ; désormais, les acteurs internationaux sont dépourvus de cadres d'analyse, incertains des fins qu'ils estiment légitime de poursuivre, désorientés par la multiplication des conflits.
De ce point de vue, le " règne du marché " est moins à comprendre comme une nouvelle forme de la tyrannie de l'économique, que comme la manière dont les relations entre les individus, les groupes sociaux, les Etats tentent de trouver une organisation minimale, et bien insatisfaisante. Est-il dès lors possible d'envisager de repenser un ordre pour ce monde privé de sens ? C'est le pari que fait l'auteur, en misant à la fois sur une autolimitation de la puissance des Etats-Unis et sur la capacité des autres acteurs, en premier lieu l'Europe, à se doter d'un projet pour eux-mêmes, et pour un monde désormais irrémédiablement multipolaire.
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