Retour sur la condition ouvrière: Enquête aux usines Peugeot de Sochaux-Montbéliard - Couverture souple

Stéphane Beaud; Michel Pialoux

Couverture souple

ISBN 10 : 2213603383 ISBN 13 : 9782213603384

Editeur : Fayard, 1999

Synopsis

Fayard, 15.5*23.5 cm, 468 pages

A propos du livre

Revue de presse :

Que reste-t-il du prolétariat?
Les ouvriers existent toujours et constituent même - bien qu'à égalité désormais avec les employés - le groupe social le plus important de la société française. Mais on ne les voit plus. Ils semblent absents des grands mouvements sociaux, remplacés par les cheminots, les salariés du secteur public, les chômeurs ou les sans-papiers. Leurs porte-parole (syndicats ouvriers, Parti communiste, etc.) sont affaiblis. Et ceux qui, il n'y a pas si longtemps, constituaient une classe dangereuse n'intéressent plus les faiseurs d'opinion (chercheurs, journalistes ou hommes politiques), désormais convertis au culte de la modernisation des entreprises et prompts à les transformer en obstacles au progrès, juste bons à servir de variable d'ajustement des coûts. C'est ce silence qu'ont voulu rompre deux sociologues, Stéphane Beaud et Michel Pialoux.

Leur livre est le fruit d'une enquête de dix ans menée dans la région de Montbéliard, et notamment sur Peugeot Sochaux, usine qui demeure, avec 20000 salariés, la plus grande de France. Il montre que, si le terme " travail à la chaîne " a laissé place à des expressions comme "robotisation" ou " flux tendu ", le " travail enchaîné " est toujours une réalité. Il souligne les douloureuses relations intergénérationnelles, entre des parents qui n'ont plus rien à léguer et des enfants propulsés dans des études longues, dans un univers scolaire qu'ils ont du mal à déchiffrer, et pour un avenir professionnel qui reste hypothétique. Les valeurs politiques et éthiques qui constituaient la " classe ouvrière " semblent aujourd'hui brisées. Demeure un monde ouvrier bouleversé, atomisé, souvent privé de moyens de lutte. Saura-t--il réinventer un nouveau militantisme fidèle à son histoire ? " Il y a une tristesse ouvrière dont on ne guérit que par la participation politique ", écrivait Georges Navel, ancien ouvrier devenu écrivain, cité par les auteurs.
Un ouvrage important. --Delphine Sauzay-- -- L'Entreprise

À l'opposé du livre précédent, mais également passionnant, voici un fort volume de sociologie bâti autour d'une enquête de dix ans aux usines Peugeot de Sochaux-Montbéliard. Sachant que ce site est la plus grande usine de France et que l'on ne semble plus parler aujourd'hui que d'économie virtuelle, il est urgent de lire ce travail pour mesurer ce que vivent de " vrais gens " (comme disent les politiques) sur leur lieu de travail et autour, notamment dans le système scolaire local.
On pourra lire ces 468 pages comme un formidable témoignage sur la vie et les paroles des ouvriers (déchirant, par moment) et on devra aussi le lire comme le revers des choix stratégiques et des processus d'organisation prônés par les théoriciens de la productivité. -- La revue Résumés

Présentation de l'éditeur :

Que sont devenus les ouvriers ?
Objet de toutes les attentions depuis la révolution industrielle jusqu'aux années 1980, les travailleurs d'usine n'intéressent plus grand monde après l'échec du projet communiste et l'effondrement de leurs bastions industriels.
Parmi ces derniers, l'automobile. Dans ce secteur, les usines Peugeot de Montbéliard occupèrent longtemps une place de choix : forte concentration ouvrière, taux exceptionnel de syndicalisation, toute une région organisée autour de ses ateliers. Les choses ont bien changé aujourd'hui, puisque si les effectifs s'élevaient à 42 000 salariés en 1979, l'usine ne compte plus que 20 000 travailleurs. En dépit de cette réduction drastique, Peugeot-Montbéliard est la plus grande usine de France.
C'est là que, dix ans durant, les auteurs ont enquêté.
D'abord dans l'usine elle-même, pour comprendre les changements intervenus dans l'organisation du travail. Dans les établissements scolaires ensuite, pour saisir à la source le conflit de générations qui déchire le tissu familial.
Brisée dans son unité, démoralisée, désormais dépourvue de repères politiques, méprisée par ses enfants, la classe ouvrière vit un véritable drame - à l'écart des médias. Certes, les ouvriers continuent d'opposer avec un succès relatif certaines de leurs traditions de résistance à la dynamique qui les détruit. Le déclin, pourtant, paraît irréversible. Or, avec la classe ouvrière, c'est le monde d'hier qui tire sa révérence. Et si cette remarquable enquête sur la nouvelle condition ouvrière, sensible et documentée, fait toute sa place à la parole ouvrière, c'est pour rendre hommage à ces hommes et à ces femmes dont la dignité est aussi imposante que celle dont firent preuve leurs parents à l'heure des victoires. C'est aussi parce que leur témoignage interpelle la société tout entière.

Stéphane Beaud et Michel Pialoux sont sociologues, maîtres de conférences à l'université (Nantes et Paris-V) et chercheurs au Centre de sociologie de l'éducation et de la culture (EHESS) ainsi qu'au Laboratoire de sciences sociales (ENS-Ulm). L'un et l'autre ont donné plusieurs contributions à La Misère du monde (1993), ouvrage collectif placé sous la direction de Pierre Bourdieu. 

À propos de cette édition

• Éditeur: Fayard
• Date d'édition: 1999
• ISBN 10: 2213603383
• ISBN 13: 9782213603384
• Reliure: Broché
• Nombre de pages: 468