Extrait :
Extrait de l'avant-propos :
S'entendre sur les mots
Cet ouvrage fait suite au volume publié en 1999 intitulé Sur la question dogmatique en Occident, réunissant un certain nombre d'études et de propos semés çà et là dans des revues ou recueils spécialisés.
L'entreprise est sans doute de bonne méthode, au témoignage, si précieux pour moi, de lecteurs non occidentaux. Cette méthode illustre, comme par un jeu d'associations entre des domaines artificiellement fragmentés et tenus éloignés les uns des autres, l'importance de désenclaver les interrogations relevant d'une anthropologie générale, de ce qu'il faut bien appeler le cul-de-sac scientiste. Et je constate l'opérativité de la notion de dogmatique, que mes travaux s'efforcent de dégager de sa gangue, pour en faire un instrument moderne de questionnement sur l'homme et la relation humaine au monde - une relation qui suppose d'être instituée.
Une certaine vision de la liberté scientifique invite à s'engager dans des sentiers où les marcheurs se font rares, mais d'où l'on aperçoit plus aisément ce que nous méconnaissons : la capacité des civilisations autres d'objecter à l'Occident mondialisateur. En mettant le doigt sur l'universelle condition des sociétés humaines, sur la difficulté de se reconnaître autre pour les autres, la prise en compte de la structure dogmatique rend possible de saisir le noyau atomique des constructions normatives, à savoir la matière de l'identité et ses éléments constitutifs. Fût-elle canalisée, en apparence pacifiquement, par le Marché globalisé, cette matière conserve son caractère explosif.
Ce livre suit la même ligne que le précédent, et c'est pourquoi il s'intitule Sur la question dogmatique, II. Sa référence latine - Nomenclator - est une précision de plus, dont cet Avant-Propos fait l'exégèse. La particularité du présent volume est qu'il comporte deux temps : mettre en lumière la dimension esthétique de ce dont il s'agit, puis réunir quelques textes concernant le ficelage institutionnel par les notions reçues d'État et de Droit. De là, deux parties distinctes entre lesquelles se répartissent les études retenues, dont quelques-unes sont inédites.
La difficulté est patente, d'appréhender l'ordre dogmatique, ce niveau d'organisation inventé par l'espèce parlante aux prises avec ses propres conditions de sociabilité et de survie.
Présentation de l'éditeur :
Ce livre poursuit l'entreprise de reconsidérer le concept occidental de société, mis à mal par l'excès de confiance en la démystification scientifique universelle.
Si l'on se tient éloigné des poncifs répandus sur le pouvoir, sur le droit, sur les institutions et caetera, la Question dogmatique nous ouvre le chemin de la perplexité, autant dire les détours nécessaires vers la réalité du fait.
Non programmable en dépit de tant d'annonces, l'évolution planétaire appelle une certaine démarche pour explorer les sédiments historiques, l'en-dessous qui à son tour fait le présent de toute civilisation, à plus forte raison le présent de la communauté mondiale.
Ici, j'étudie le terrain occidental.
P. L.
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