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Extrait :
Vous avez la foi - moi pas
«On dressera une grande croix de Lorraine sur la colline qui domine les autres. Tout le monde pourra la voir. Comme il n'y a personne, personne ne la verra. Elle incitera les lapins à la résistance.»
Charles de Gaulle
(à propos d'un monument qui lui serait consacré)
À gauche, vous croyez en Mitterrand ou vous estimez nécessaire de feindre le culte de son souvenir glorieux. Tous les ans, vous faites, par leaders interposés, pèlerinage sur sa tombe et procession en sa demeure. Rassemblés dans un bourg de Charente une rose à la main, et souvenirs en boutonnière, ou modestement affalés devant le poste de télévision, vous ne rigolez pas, énamourés, cérémonieux tels les braves Soviétiques qui jadis piétinaient devant le mausolée de Lénine. Vous rendez hommage au sauveur suprême. Nulle pensée malsaine ne traverse votre âme, aucune mémoire de retournements mémorables, le défunt incarne votre infaillibilité séculaire. Main basse sur l'affaire Dreyfus, le Front populaire, la Résistance, l'anticolonialisme, tant de prestiges monopolisés panthéonisent votre parti à l'abri de tout soupçon. Refoulé le fugace devoir d'inventaire suggéré par Lionel Jospin, tout bilan serait malséant (dommage, car l'abolition de la peine de mort fut le véritable, tristement unique, mérite du mitterrandisme. Erreurs, vilenies, lâchetés sont à verser au compte de la dureté des temps ou des incartades individuelles. Sainte Gauche s'exonère d'office des faillites et banqueroutes, lesquelles n'affectent d'aucune façon une présomption d'avoir depuis toujours et à jamais raison. Le coup de Jarnac vire au coup de maître blanchisseur.
En toute tranquillité, plusieurs décennies dévotes ont taillé la statue marmoréenne du commandeur, qui tour à tour ministre de l'Intérieur et ministre de la Justice expédia une pleine génération d'adolescents patauger dans les Aurès - «L'Algérie c'est la France !» - «une seule négociation, la guerre !». Pour rien ? Pour rien, une jeunesse française sacrifia ses plus belles années à quadriller, déplacer, parfois martyriser les «indigènes» d'Algérie, elle en revint brisée. Trente ans après, imperturbable, l'icône de la gouvernance de gauche s'épargnait encore la moindre explication. Par quel miracle sa participation notable à la dernière grande guerre coloniale européenne demeure-t-elle invisible aux yeux de ses innombrables zélotes d'hier et d'aujourd'hui ? Le guide reste intouchable et la foi décidément aveugle.
Présentation de l'éditeur :
«On dressera une grande croix de Lorraine sur la colline qui domine les autres. Tout le monde pourra la voir. Comme il n'y a personne, personne ne la verra. Elle incitera les lapins à la résistance.»
Charles de Gaulle
(à propos d'un monument qui lui serait consacré)
À gauche, vous croyez en Mitterrand ou vous estimez nécessaire de feindre le culte de son souvenir glorieux. Tous les ans, vous faites, par leaders interposés, pèlerinage sur sa tombe et procession en sa demeure. Rassemblés dans un bourg de Charente une rose à la main, et souvenirs en boutonnière, ou modestement affalés devant le poste de télévision, vous ne rigolez pas, énamourés, cérémonieux tels les braves Soviétiques qui jadis piétinaient devant le mausolée de Lénine. Vous rendez hommage au sauveur suprême. Nulle pensée malsaine ne traverse votre âme, aucune mémoire de retournements mémorables, le défunt incarne votre infaillibilité séculaire. Main basse sur l'affaire Dreyfus, le Front populaire, la Résistance, l'anticolonialisme, tant de prestiges monopolisés panthéonisent votre parti à l'abri de tout soupçon. Refoulé le fugace devoir d'inventaire suggéré par Lionel Jospin, tout bilan serait malséant (dommage, car l'abolition de la peine de mort fut le véritable, tristement unique, mérite du mitterrandisme. Erreurs, vilenies, lâchetés sont à verser au compte de la dureté des temps ou des incartades individuelles. Sainte Gauche s'exonère d'office des faillites et banqueroutes, lesquelles n'affectent d'aucune façon une présomption d'avoir depuis toujours et à jamais raison. Le coup de Jarnac vire au coup de maître blanchisseur.
En toute tranquillité, plusieurs décennies dévotes ont taillé la statue marmoréenne du commandeur, qui tour à tour ministre de l'Intérieur et ministre de la Justice expédia une pleine génération d'adolescents patauger dans les Aurès - «L'Algérie c'est la France !» - «une seule négociation, la guerre !». Pour rien ? Pour rien, une jeunesse française sacrifia ses plus belles années à quadriller, déplacer, parfois martyriser les «indigènes» d'Algérie, elle en revint brisée. Trente ans après, imperturbable, l'icône de la gouvernance de gauche s'épargnait encore la moindre explication. Par quel miracle sa participation notable à la dernière grande guerre coloniale européenne demeure-t-elle invisible aux yeux de ses innombrables zélotes d'hier et d'aujourd'hui ? Le guide reste intouchable et la foi décidément aveugle.
Je me choisis «athée en politique». En 2007, j'ai choqué mes amis en optant publiquement pour le candidat Sarkozy. Ni regret, ni blanc-seing. Voter n'est pas entrer en religion.
Pourquoi bouderais-je ses initiatives bienvenues lorsqu'il interdit à Kadhafi le massacre des civils insurgés de Benghazi ?
A gauche et à droite, la France officielle pense à huis clos. Sainte ligne Maginot, protège-nous d'un monde extérieur voué aux méchants impérialistes, aux terribles envahisseurs musulmans et aux désespoirs apocalyptiques ! Ouvrons nos fenêtres : un vent de liberté a déraciné en moins d'un demi-siècle l'empire stalinien, il s'attaque aujourd'hui aux despotismes profanes ou religieux, il réveille les courages et bouscule planétairement les tabous. Je dédie ce pense-bête aux happy few, ni résignés ni apathiques et pas davantage nihilistes.
A.G.
Philosophe et essayiste né en 1937, ancien maoïste et soixante-huitard, André Glucksmann s'est fait connaitre au début des années 70 comme l'un des tenants de la "nouvelle philosophie". A côté d'un intérêt marqué sur les questions liées à la guerre ou à la stratégie, ainsi dans "Le discours de la guerre" (1967) ou "La force du vertige"(1983), il va s'engager très nettement dans le combat contre totalitarisme à travers un livre comme "La cuisinière et le mangeur d'homme"(1975). S'élevant contre la tentation du nihilisme ou du pacifisme, militant inlassable des droits de l'homme, aux côtés des Tchétchènes contre Vladimir Poutine, il est aujourd'hui plutôt proche des milieux atlantistes. S'il a soutenu Nicolas Sarkozy en 2007, il prend aujourd'hui ses distances à l'égard de sa politique sécuritaire.
Auteur de plus d'une vingtaine d'ouvrages, il a récemment publié "Les deux chemins de la philosophie".
Pourquoi bouderais-je ses initiatives bienvenues lorsqu'il interdit à Kadhafi le massacre des civils insurgés de Benghazi ?
A gauche et à droite, la France officielle pense à huis clos. Sainte ligne Maginot, protège-nous d'un monde extérieur voué aux méchants impérialistes, aux terribles envahisseurs musulmans et aux désespoirs apocalyptiques ! Ouvrons nos fenêtres : un vent de liberté a déraciné en moins d'un demi-siècle l'empire stalinien, il s'attaque aujourd'hui aux despotismes profanes ou religieux, il réveille les courages et bouscule planétairement les tabous. Je dédie ce pense-bête aux happy few, ni résignés ni apathiques et pas davantage nihilistes.
A.G.
Philosophe et essayiste né en 1937, ancien maoïste et soixante-huitard, André Glucksmann s'est fait connaitre au début des années 70 comme l'un des tenants de la "nouvelle philosophie". A côté d'un intérêt marqué sur les questions liées à la guerre ou à la stratégie, ainsi dans "Le discours de la guerre" (1967) ou "La force du vertige"(1983), il va s'engager très nettement dans le combat contre totalitarisme à travers un livre comme "La cuisinière et le mangeur d'homme"(1975). S'élevant contre la tentation du nihilisme ou du pacifisme, militant inlassable des droits de l'homme, aux côtés des Tchétchènes contre Vladimir Poutine, il est aujourd'hui plutôt proche des milieux atlantistes. S'il a soutenu Nicolas Sarkozy en 2007, il prend aujourd'hui ses distances à l'égard de sa politique sécuritaire.
Auteur de plus d'une vingtaine d'ouvrages, il a récemment publié "Les deux chemins de la philosophie".
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- ÉditeurDesclée De Brouwer
- Date d'édition2011
- ISBN 10 2220063046
- ISBN 13 9782220063041
- ReliureBroché
- Nombre de pages224
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La Rà ©publique, la pantoufle et les petits lapins (French Edition) [FRENCH LANGUAGE - Soft Cover ]
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La République, la pantoufle et les petits lapins
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la république des pantoufles et les petits lapins
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Description du livre Paperback. Etat : NEUF. Je me choisis "athée en politique". En 2007, j'ai choqué mes amis en optant publiquement pour le candidat Sarkozy. Ni regret, ni blanc-seing. Voter n'est pas entrer en religion. Pourquoi bouderais-je ses initiatives bienvenues lorsqu'il interdit à Kadhafi le massacre des civils insurgés de Benghazi ? A gauche et à droite, la France officielle pense à huis clos. Sainte ligne Maginot, protège-nous d'un monde extérieur voué aux méchants impérialistes, aux terribles envahisseurs musulmans et aux désespoirs apocalyptiques ! Ouvrons nos fenêtres : un vent de liberté a déraciné en moins d'un demi-siècle l'empire stalinien, il s'attaque aujourd'hui aux despotismes profanes ou religieux, il réveille les courages et bouscule planétairement les tabous. Je dédie ce pense-bête aux happy few, ni résignés ni apathiques et pas davantage nihilistes. A.G. Philosophe et essayiste né en 1937, ancien maoïste et soixante-huitard, André Glucksmann s'est fait connaitre au début des années 70 comme l'un des tenants de la nouvelle philosophie. A côté d'un intérêt marqué sur les questions liées à la guerre ou à la stratégie, ainsi dans Le discours de la guerre (1967) ou La force du vertige(1983), il va s'engager très nettement dans le combat contre totalitarisme à travers un livre comme La cuisinière et le mangeur d'homme(1975). S'élevant contre la tentation du nihilisme ou du pacifisme, militant inlassable des droits de l'homme, aux côtés des Tchétchènes contre Vladimir Poutine, il est aujourd'hui plutôt proche des milieux atlantistes. S'il a soutenu Nicolas Sarkozy en 2007, il prend aujourd'hui ses distances à l'égard de sa politique sécuritaire. Auteur de plus d'une vingtaine d'ouvrages, il a récemment publié Les deux chemins de la philosophie. - Nombre de page(s) : 213 - Poids : 280g - Genre : Epistémologie DDB PHILOSOPHIE. N° de réf. du vendeur N9782220063041
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