Septembre 1939 : Varsovie croule sous les bombes. Radio-Pologne est réduite au silence au moment même où les accords tragiques du Nocturne en ut dièse mineur de Chopin sont diffusés sur les ondes. L’interprète s’appelle Wladyslaw Szpilman ; il est juif, mais se considère avant tout comme Polonais. Il est unanimement reconnu comme l’un des pianistes les plus prometteurs de la musique polonaise. Six ans plus tard, lorsque les émissions reprendront, ce sera avec le même morceau, interprété par le même pianiste.
Entre-temps, Szpilman aura tout vécu – et survécu à tout. Parqué dans le ghetto, il doit être déporté en août 1942 avec sa famille. Un policier qui apprécie ses talents musicaux le fait sortir des rangs et lui sauve la vie. À partir de ce moment, il vivra caché. Pendant deux ans et demi. Il survivra à la liquidation du ghetto, à l’écrasement de l’insurrection de Varsovie et à la destruction de la ville par les Allemands. Quand, gelé et affamé, il est à un pouce de la mort, apparaît le plus improbable des sauveteurs : un officier allemand, Wilm Hosenfeld, hanté par l’atrocité des crimes de son peuple, qui le prend sous sa protection, lui trouve une cachette et lui procure de la nourriture et une couverture. Plus tard, lorsque Szpilman cherchera à savoir ce qu’est devenu Hosenfeld, il apprendra que celui-ci est venu au secours de bien d’autres juifs, et qu’il est mort en tant que prisonnier dans un camps soviétique...
En 1946, Szpilman publie en polonais le récit incroyable de sa survie. On l’appelle alors "le Robinson Crusoé de Varsovie". Mais le livre est presque aussitôt proscrit par le régime communiste. Szpilman décidera alors de tirer un trait sur son passé : il deviendra directeur musical de la radio d’État polonaise, connaîtra une carrière internationale de concertiste et de compositeur. Plus de cinquante ans passeront avant que le monde redécouvre son histoire hallucinante, son récit à la fois sobre et émouvant, à l’occasion d’une édition en langue anglaise. Roman Polanski en a acquis les droits d’adaptation au cinéma.
Ce livre est un document exceptionnel. Par son histoire d'abord publié en 1946 en Pologne, au lendemain de la défaite nazie, il fut presque aussitôt proscrit par le régime communiste d'alors. Il faudra plus de cinquante ans pour que les Polonais et le monde entier découvrent enfin ce témoignage hors du commun, poignant et sobre, récit d'un survivant du ghetto de Varsovie.
Lorsque l'armée hitlérienne envahit la Pologne, Wladyslaw Szpilman est un jeune pianiste. Il vit avec ses parents et ses frères et soeurs à Varsovie et travaille pour Radio Pologne. La chute de la ville entre les mains allemandes fait basculer leur destin. Les portes du ghetto vont bientôt se refermer sur eux, et sur un demi-million de Juifs polonais, condamnés à l'esclavage, aux privations et à la mort.
Szpilman raconte la vie quotidienne, qui continue jusqu'en 1942, les trahisons et les inégalités au sein de la communauté juive enfermée, puis les déportations méthodiques, la perte de sa famille, et la révolte du ghetto, sursaut d'une poignée de désespérés face à une armée allemande suréquipée. Il livre ici le récit halluciné d'une lutte pour la survie. --Maya Kandel