Revue de presse :
Comment cet homme qui nous ressemble a-t-il pu tomber dans l'anthropophagie ? Cette interrogation n'a pas échappé aux éditeurs et producteurs hollywoodiens. C'est pourquoi le «père» d'Hannibal, l'écrivain Thomas Harris, s'est remis au travail pour nous raconter aujourd'hui les débuts de son personnage phare - les Anglo-Saxons appellent cela un prequel...
Moins «gore» qu'Hannibal, ce retour aux sources troublera peut-être les fans. L'intrigue a perdu la précision des autres volets. Le jeune Lecter fascine moins que celui qu'il va devenir (passons sur une vision un rien caricaturale de l'Hexagone). Mais, parce qu'on les relie à la trilogie, on dévore ces Origines du mal. Thomas Harris s'amuse joyeusement avec les situations malsaines et les clins d'oeil littéraires à travers de courts chapitres qui évoquent les feuilletons grand-guignolesques d'antan. Surtout, Harris multiplie les bons mots - parfois difficilement traduisibles - et égratigne nos repères moraux. Histoire de nous rappeler que l'homme est un Hannibal politique... (Baptiste Liger - L'Express du 4 janvier 2007 )
Monstre/gibier, monstre/chasseur, policier trouble... une fois encore, Thomas Harris reprend une formule qui lui est chère pour mener un efficace chassé-croisé entre des criminels de guerre reconvertis en trafiquants, un jeune psychopathe affamé de vengeance, déjà raffiné dans l'exécution de ses desseins, et un policier dont la soif de justice cache mal les hantises...
Si les amateurs d'hémoglobine resteront un peu sur leur faim, les autres se délecteront de ce roman pimenté d'une intrigue amoureuse et de clins d'oeil littéraires. Poursuivant à travers le psychisme de son héros son exploration du mal, Thomas Harris parvient, en renouant avec la veine du Silence des agneaux, à nous rendre presque attachant ce serial killer, aussi glaçant que fascinant... (Christine Rousseau - Le Monde du 12 janvier 2007 )
Ce qui se passe alors dépasse l'entendement...
Encore une fois on saluera l'extraordinaire talent de Thomas Harris, écrivain ombrageux qui de loin en loin nous envoie dans la figure un roman époustouflant. Né en 1940 dans le sud des Etats-Unis, littéraire de formation, ancien journaliste d'Associated Press, horrifié par un monde où tout n'est plus que viande, il s'est effacé derrière sa créature. On marche. Et le film arrive le 7 février ! (Marie-Françoise Leclère - Le Point du 11 janvier 2007 )
Extrait :
Extrait du prologue :
Au centre de son esprit, la porte conduisant au palais de la mémoire d'Hannibal Lecter est dans les ténèbres, mais il est possible de retrouver son loquet rien qu'au toucher. L'étrange portail ouvre sur des espaces immenses et lumineux, baroque ancien, sur des couloirs et des salles qui rivalisent en nombre avec ceux du musée Topkapi.
Partout, des expositions bien éclairées et bien définies se succèdent, chacune liée à des souvenirs qui conduisent à d'autres réminiscences en une progression exponentielle.
Les sections consacrées aux premières années d'Hannibal diffèrent des suivantes en ce que les archives qui les fondent restent incomplètes. Il y a des scènes sans vie, fragmentaires comme des débris de statues antiques réassemblés dans du plâtre anonyme. D'autres salles ont le son et lumière, cependant, et l'on entend de grands serpents lutter et siffler dans le noir, seulement révélés par des éclairs intermittents. Des plaintes et des hurlements emplissent certains réduits dans les ailes où Hannibal lui-même ne peut se risquer, mais les corridors ne les renvoient pas en écho, et il y a aussi de la musique, si l'on préfère. (...)
Grâce à nos efforts, nous pourrons être témoins du moment où la bête se détourne du sein nourricier et, remontant lentement le puits intérieur, fait son entrée dans le monde.
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